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Les œillères de la Raison !

Après Saïgon, Téhéran et Kaboul, il semble bien que le « modèle » occidental soit durablement et violemment contesté, ici et là, hier et désormais ! Les violents rejets se suivent et se ressemblent, provenant pourtant de diverses représentations du monde, qui ont en commun de ne pas accepter celle de l’Occident … Devrons-nous, toute honte bue, nous en faire une raison ? … Certes, si l’expansion territoriale n’est plus au goût du jour, ni de l’opinion, ni surtout, des autochtones, la sanctuarisation des terres occidentales a, quant à elle, de beaux jours devant elle, tant la technologie, petite fille de la rationalité par sa mère la pensée scientifique, est garante de jours tranquilles, sinon heureux… L’effondrement, en effet, viendra de l’intérieur ! En réalité, le processus est en route depuis près d’un siècle. La Raison, socle de l’occident, commence depuis lors à se fissurer, soumise à des forces obscures, inconnues jusqu’alors, qu’elle a elle-mêm...

La truite est dans l’eau, mais le poisson, lui, où est-il ? …

Pour tenter de répondre à cette question apparemment saugrenue, il faut tout d’abord constater que, si la truite est une invention de la nature, donc très ancienne, le poisson, lui, est une invention de l’Homme, donc beaucoup plus récente ! … Il faut se rendre à l’évidence, le poisson ne fraie nulle part, hormis dans nos concepts ! … Il est vrai, me direz-vous, que personne ou presque ne se pose ce genre de question, quand celle du prix au kilo nous occupe suffisamment l’esprit … Sans être pointilliste, il faut ici remarquer que le prix au kilo concerne le saumon, le thon, ou bien encore la truite sortie de l’eau, mais jamais Le poisson ! Ainsi, pour en venir à mon sujet, nous employons certains mots qui désignent des ensembles qui n’appartiennent pas au monde sensible … Et s’il fallait un ultime exemple, je vous le demande : qui a jamais vu le taureau ? Certes, vous et moi, avons déjà eu l’occasion de voir un, ou plusieurs taureaux, mais jamais ô gr...

Je suis venu parmi vous qui étiez toujours plus nombreux à avoir écrasé la tête du serpent !

A ces mots répondent, je le vois, je le sais, les sourires narquois des uns, la perplexité des autres, quand d’autres encore, songent à tourner la page, au plus vite, et au premier sens du terme ! … Ce comportement est significatif de ce que nous sommes devenus, au prix de l’oubli de ce que nous étions. Il y a des millénaires, nos prédécesseurs à la surface de Gaïa savaient pertinemment ce qu’il advint de ceux des leurs qui avaient écrasé la tête du serpent. Ils auraient été fous de joie d’apprendre qu’un envoyé de ce ciel enfui de la conscience des hommes, viendrait pour les sortir de cette torpeur proche de la mort, les libérer de la prison des sens, de ce corps qui désormais se faisait carcéral. Nos réactions de rejet, d’incompréhension, à la lecture de ces quelques mots, proviennent de nos automatismes… Qui en effet, en entendant ces quelques mots, n’a pas pensé aux serpents qui, hier encore, infestaient nos campagnes, se rebiffaient quand le pied de l’homme se posait...

Hegel à la lumière du Rig Veda !

Qui donc saurait comment il est venu à l’être ? Ce déploiement, comment il est venu à l’être ? Qui l’a créé ou non ? Le témoin du cosmos, au plus profond du ciel, le sait-il, ou ne le sait-il pas ?    C’est par cette interrogation abyssale et paradoxale, si l’on sait qu’elle est censée transcrire une révélation, que se termine cet hymne védique à l’Un, à la genèse du cosmos. Le texte intégral, magnifique, tout aussi intriguant, est reproduit ici en bas de page. Curieusement, cette communication, plusieurs fois millénaire dans sa version orale, resta très longtemps en jachère, tandis que par ailleurs, les commentaires éclairés et les spéculations des brahmanes sur le Veda allaient bon train dans les Upanishad *…   * *     *   Avait-il lu ce texte, ne l’avait-il pas lu ? … toujours est-il qu’un occidental releva le défi au début du XIXème siècle … A cette époque où les allemands ne disposaient pas encore...

La Liberté au risque de la vie !

Inévitablement, ces sept mots qui claquent comme un étendard au vent mauvais, font penser au cri de ralliement de ceux qui ne sauraient vivre plus longtemps sous le joug de lois dont ils n’ont pas décidé ! Pourtant, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette priorité ne va pas de soi ! Qui ne songerait en effet, confronté à une telle situation, à sauver d’abord sa peau ? Cette inversion dans l’ordre de nos priorités, cette mise à pied de l’instinct, les sept frères Macchabées le payèrent de leur vie, qui moururent, les uns après les autres, dans des conditions atroces, pour n’avoir su renoncer à la liberté de respecter leurs lois ? Ce paradoxe inextricable n’est-il pas bien dans l’esprit de ce peuple qui se fit de l’esprit une spécialité ? … Ce sacrifice, un homme ne l’endura point, mais le pensa, non comme une fin en soi - si l’on peut dire ! … mais comme un moyen, comme une expérience de pensée, comme la preuve de ce que nous excédons très l...

Le jeune homme en robe blanche.

Qui s’en souvient ? Pourquoi ceux qui devraient entretenir la flamme de son souvenir, se taisent-ils ? De quoi ont-ils peur ? Sont-ils dépassés par ce mystère ? Ou, craindraient-ils qu’il ne fasse plus recette ? Ou bien encore, ne savent-ils plus rien de Celui dont ils ont hérité ? Laissons-les donc à leur incurie, laissons-les disparaître un par un, sans descendance, au terme d’un combat qu’ils n’auront pas mené … Quant à nous, si nous ne pouvons comprendre le mystère des quelques apparitions de cet illustre inconnu, ce n’est pas par manque d’intelligence, mais bien au contraire par ce trop-plein d’intelligence qui nous caractérise ! Il se trouve que ce paradoxe et notre véritable histoire sont intimement intriqués, nés ensemble, liés jusque dans notre oubli ! … Nous croyions pourtant savoir pas mal de choses sur notre passé, et vous m’opposerez alors Hérodote, Thucydide, et tous ceux de nos contemporains qui, à leur suite, tent...

Le chemin des âmes !

Ainsi, l’âme, cette inconnue si familière, aurait à parcourir un chemin ? Oh bien sûr, celui-ci n’a pas grand-chose à voir avec cet autre, qui, par monts et par vaux, nous mène d’un point à un autre, encore que ? … Le souvenir de ce que nous dûmes endurer tout au long de notre vie, a enrichi ce mot d’un sens nouveau, d’images fugitives de ces épreuves où, tour à tour, nous nous illustrâmes ou dont nous sortîmes défaits, sans nul autre spectateur que nous-mêmes … Bien qu’à son sujet, nous ne savons pas trop quoi dire, tout juste décider « qu’elle est belle ! » chez tel ou tel autre, on serait bien en peine de lui donner une date de naissance, ce qui revient à dire que, si elle a toujours existé, nous n’en avons conscience que depuis peu … En Grèce, ce phénomène, cette émergence, sont désormais identifiés quelque part entre Homère et Aristote, à ce moment de notre évolution où certains d’entre nous prirent leurs distances avec les représentations venues d’...

Les temps sont accomplis !

La sentence, pour avoir été longtemps énigmatique, est désormais inaudible … Notre intelligence, ce juge de paix corvéable à merci, ne saurait en effet acquiescer à ce morcellement du temps, à cette mission dont il serait chargé, et pour tout dire à la supercherie des causes finales … Certes, force est de constater qu’avec le temps qui passe, l’évolution ne laisse rien en l’état, pas même nos opinions, et, depuis que nous avons augmenté nos représentations de la longue durée, une image kaléidoscopique nous tient tout à la fois lieu de genèse et de destin : c’est celle de ce petit primate recroquevillé, qui lentement se met en marche, se déploie, pour se retrouver dans sa posture initiale devant un écran d’ordinateur … Notre intelligence ne peut en effet pas rendre compte de ces temps accomplis, et ce, pour une bonne raison, c’est qu’elle n’y avait pas voix au chapitre ! … Pour le dire autrement, elle attendait son tour sous l’horizon de l’Histoire … Nous n’en savons ...

Les imposteurs !

Ils ont commencé par vider le ciel des anges et des hiérarchies célestes, ils ont vidé les évangiles de leur contenu, et finirent par vider les églises ! « Ils », bien entendu, ce ne sont pas ces âmes innombrables, admirables, qui, depuis des siècles, ont sacrifié leur légitime désir de comprendre, leur esprit critique, les quelques plaisirs que la vie aurait pu leur réserver, et pour finir, leur vie tout entière au service des autres … Qui sont-ils alors ceux-là, qui maintiennent tant bien que mal les apparences, le faste, les rituels inexpliqués, les édifices les plus voyants, alors qu’à l’intérieur de ceux qui voulaient, hier encore, croire à la bonne nouvelle, tout s’est écroulé ? Savent-ils ceux-là, ce qu’il en est réellement du mystère du Golgotha, et en ce cas, pourquoi ne partagent-ils pas ce savoir ? … ou bien sont-ils indigents, couards, au point de laisser Jésus, cette dépouille de Jésus-Christ, aux charognards qui, à leur différence, ont de la ...