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Réponse à Etienne Klein !

Quitte à en décevoir certains, ce qui va suivre n’est pas une riposte dont cette époque délétère est particulièrement friande, mais une tentative de réponse à la question posée par Etienne Klein, physicien, philosophe, et à laquelle, de son propre aveu, il ne sut répondre : peut-on comprendre d’où provient l’efficacité des mathématiques ? La conférence de cet homme utile à son temps, s’achève sur une interrogation abyssale, qu’il souligne en avouant, bon prince, qu’il n’a pas répondu ! .... Avant toute chose, et quand bien même l’on pourrait facilement nous opposer, je tiens à souligner que sa manière d’être utile, vaut bien, selon moi, un de ces prix Nobel de physique qui s’évaporent dès que le rideau est tiré sur l’entre-soi d’une petite communauté hors-sol, ou dans l’un ou l’autre de nos objets quotidiens dont nous ignorons cette noble origine et ne prenons conscience que lorsqu’ils se mettent en rideau … Cet alpiniste n’a de cesse d’interroger : les possibilités de s...

Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point !

Au XIXème siècle, on vous aurait enfermé pour moins que ça ! A la rigueur, dans ses dernières décennies, si l’on avait voulu plaider la cause du possédé, on aurait pu dire qu’il avait eu vent de la terrible nouvelle, de cette mort thermique de l’univers, annoncée froidement - pourrait-on dire ! - à tout le moins sans tambours ni trompettes de l’apocalypse, par la toute jeune thermodynamique. Bien entendu, il ne s’agissait là que d’une fragile hypothèse, et l’on était en droit de se demander comment ce fou avait bien pu avoir accès à cette information qui brûlait déjà les doigts de ceux qui étaient peut-être allés plus vite que la musique … Quoi qu’il en soit, si son unique prémisse était discutable, sa conclusion signait son arrêt de mort, relevant, à n’en pas douter, de la psychiatrie lourde. * *        * Oyez, oyez, braves gens, la ville est calme, les feux sont éteints, dormez en paix ! Le couvre-feu moyenâgeux se réinvite ac...

La force est de retour !

Deux mots, il aura suffi de deux mots, pour que chacun commence à se faire son cinéma ! … Comme l’on savait par avance ce qu’ils répondraient, point n’était besoin de demander aux physiciens quantiques et autres astrophysiciens ce qu’ils pensaient de cette interprétation où le spectacle donnait à voir ce qu’ils n’avaient fait qu’entrevoir … Ironie de l’histoire, près de cinquante ans plus tard, ce concept de force, hier encore dévalué, banni du jargon scientifique, tant il était vintage, connotait une époque révolue, des univers ignorés, méprisés le plus souvent, comme la métaphysique, l’occultisme, l’action à distance, la religion, toutes ces formes de l’ignorance crasse, ce concept disais-je, effectue son grand retour dès qu’il s’agit d’expliquer l’inexplicable … Au début du vingtième siècle, la science voulait se débarrasser de ce passé encombrant, la force ne faisait plus époque, et dans aucun milieu, jusqu’au petit peuple qui se pressait au bas de l’ascenseur social, ren...

Quand deux mystères s’éclairent l’un l’autre !

A plus de mille ans d’écart, deux mystères, jamais éclaircis, se présentèrent tour à tour à la conscience des hommes … Le premier agita longtemps le petit monde de ceux qui faisaient la pluie et le beau temps sur ce moyen âge de tous nos fantasmes … gardiens obligés du dogme, inquiets soudain de cette énième remise en question, issue, non des croyances plus ou moins solubles des populations barbares, mais de la haute spiritualité des anciens grecs … Cette résurgence, inactivée pendant quelques cinq siècles, menaçait à l’évidence la maison commune, l’édifice patiemment construit … Cela resta tellement confiné dans l’entre-soi des élites, qu’aujourd’hui encore, rares sont ceux qui ont eu vent de ce bouleversement dans les représentations de ceux qui avaient à charge de guider celles des croyants … Quant à l’autre, découvert beaucoup plus récemment par la plus énigmatique des sciences, il nous est désormais (autre époque, autres mœurs ! …), livré sans vergogne, sans mode d’emp...

Souvent l’Homme est pris de vertige !

Le vertige, ce spectacle étrange, dont beaucoup ont entendu parler, sans toutefois s’y précipiter, s’expliquerait par « une perception altérée de notre environnement immédiat ! » La description est délicate, et il a fort à parier qu’elle devrait intéresser celui qui, pour avoir répondu à l’étrange appel, se trouve aplati quatre étages plus bas ! … Il est un autre vertige par contre, dont chacun raffole, les romans souvent s’en font l’écho … il y est question de trouble, d’exaltation, de ce je ne sais quoi d’intense où tout s’accélère, sous la délicieuse dictature de l’impalpable, pourtant si présent, de la soudaine gloire, de la fulgurance de l’état amoureux ! … « Amour, Gloire et Beauté ! », cette série américaine cucul la praline, s’il en est, célébra pendant plus de trente ans, avec succès, ce vertige universel, jusqu’alors confié à l’acuité des romanciers, plus habiles il est vrai à décrire le tragique, le mystère, la magie de ce point d...

Plotin, premier initié solitaire ? …

  « Souvent, lorsque je m’éveille à moi-même, en sortant de mon corps, et qu’à l’écart des autres choses, je rentre à l’intérieur de moi, je vois une beauté, une force admirable, et j’ai alors la pleine assurance que c’est là un sort supérieur à tout autre, je mène la meilleure des vies, devenu identique au divin, installé en lui, parvenu à cette activité supérieure en m’étant établi au-dessus de tout le reste de l’intelligible, après ce repos dans le divin, quand je suis redescendu de l’intellect vers le raisonnement, je suis embarrassé pour savoir comment cette descente a eu lieu, et comment mon âme a jamais pu se trouver à l’intérieur de mon corps,   si elle est bien en elle-même telle qu’elle a pu se manifester, quoi qu’elle soit dans un corps !… »   Plotin, les Ennéades. Comme il en va de la face nord de l’Everest, lorsqu’il s’agit d’aborder l’univers de Plotin, mieux vaut constituer au préalable une équipe aguerrie, s’entourer des meilleurs. Par...