Cette évolution que Darwin n'avait pas pu voir ! ...
Pour la plupart d'entre nous, depuis Darwin, les jeux sont faits !
Il n'est pas question ici de rouvrir le débat visant à établir ce qu'il a dit réellement, écarter ce qui n'est qu'interprétation, exploitation éhontée parfois, mais d'exhumer une autre évolution, plus décisive à nos yeux, ignorée de tous, à commencer par les créationnistes, ses détracteurs effarouchés !
Une anthropologie réduite à l'os !
Aux Galapagos, comme chez les éleveurs britons, Darwin eut sous les yeux le résultat de la sélection naturelle avant qu'elle ne fut orchestrée par l'Homme. Pour tenter de dessiner les contours de l'évolution qui nous occupe, nous ne disposons pas de ce genre de comparaisons, tout juste de quelques textes, traditions orales, car cet autre, ce tout autre qui nous précède de peu, à l'échelle du temps long s'entend, n'a pas laissé de traces matérielles, la métamorphose du psychisme ne pouvant se lire dans ce qu'il nous reste de sa morphologie !
Le succès de l'approche darwinienne tient assurément à plusieurs facteurs, parmi lesquels, bien entendu, le primat de l'observation, une certaine logique, le tout nouvel intérêt pour le corps, la montée en puissance du matérialisme, la détestation de l'Eglise, de ses méthodes et de ses dogmes, d'autant qu'elle s'avéra inapte à expliquer le mystère de la Genèse, en dehors d'une lecture littérale, indigente et nécessairement fanatique !
Une métamorphose restée sans traces matérielles ...
La légitimité des textes anciens où subsistent des traces du psychisme de ceux qui nous ont précédés, est qui plus est remise en question par nos actuels philologues, idéologues impénitents au savoir limité, comme il se doit depuis ce XIXème siècle qui prétendit avoir tout compris ! ...
Pour exemple, ne sachant plus rien de la mémoire rythmique, de la transe, liées à l'oralité, ils "débusquent" un assemblage maladroit, un copié/collé qui ne colle pas, derrière toute répétition ! ...
Il y aurait bien les mythes, mais la nouvelle Eglise positiviste les bâillonna, comme l'ancienne le fit avec Giordano Bruno, sans oublier Platon l'ambigu, intraitable avec ceux qu'il n'avait pas inventés et qu'il avait confié à l'océan de l'oubli sous l'étiquette "contes de nourrice "!
Alors, restent les études récentes de l'Ecole, bénéficiant à nos yeux sourcilleux du label "scientifique", études qui cherchaient initialement tout autre chose, mais durent se rendre bientôt à l'évidence : nos a priori occidentaux, lentement façonnés "de main de maître", étaient soudain malmenés par ce qui apparaissait insolemment comme une réalité enfouie sous les décombres de notre intellectualité !
Nés sous X !
Sur tous ces sujets, La Porte des Lions a souvent apporté un nouvel éclairage, ce qui nous permet ici de serrer au plus près cet autre sujet qu'est le mystère de cette récente évolution qui nous annonce, vous, moi, mais dont plus personne ne se souvient ! ...
Adam avait-il un nombril ? Sommes-nous descendus de l'arbre ou sortis d'un buisson ?
Depuis près de deux siècles nous nous étripons sur ce qu'il en était vraiment de notre lointain ancêtre, alors que celui qui, décisif, s'est récemment effacé pour nous laisser la place, disparut à bas-bruit voici quelque trois mille ans !
Etait-il donc si discret qu'il s'éclipsa sans un mot, ou bien ceux qui prétendent détenir "la vérité", en vérité ne savent pas grand chose ?
Les preuves restées sous les décombres et celles exhumées !
Commençons donc par celles exhumées à l'occasion d'un remarquable travail de recherche scientifique, menée par Jean-Pierre Vernant, accompagné de son équipe pluridisciplinaire, notamment ...
Sur la Porte des Lions, nous avons déjà présenté à plusieurs reprises le magnifique travail de cet homme utile à son époque. Aussi, le temps de reprendre mon souffle, je vous laisse le soin de découvrir cette manne tombée du ciel après toute une période où il se montrait avare de toute révélation !
Essais-erreurs ou métamorphose, évolution lente ou sauts brusques ?
Décidément incorrigibles, après avoir subi l'emprise des usurpateurs pendant près de dix sept siècles, désireux soudain de nous faire une idée de ce dont nous n'avons pas idée, nous déléguons massivement et sans barguigner au mieux-disant, aux chapelles nouvelles, hier la biologie, la psychanalyse, désormais la physique ...
Nous sommes les enfants du rapt !
Ce que décrit le rapt de Perséphone, c'est la métamorphose qui aboutit à vous, à moi, bref à cet exilé qui ne sait même plus expulsé de la nature, ne se sait plus en partie aveugle, hausse les épaules si on lui parle de l'esprit à l'oeuvre partout dans le réel, ou plus exactement dans ce à quoi nous l'avons réduit, qualifiant de "chose en soi", impénétrable, mystérieuse, cette activité sublime qui s'est dérobée à notre regard !
Sublime et généreuse, car cet effacement était la condition première de notre liberté !
Là aussi, la signification de ce mythe a été apportée par La Porte des Lions.
Notre cécité désormais sous les projecteurs de la lumière visible !
Comme le suggère fort justement Aurélien Barrau, qu'en serait-il de notre conscience, pour ne pas dire de notre effarement, si nous avions accès à toutes les longueurs d'onde, excédent ainsi le spectre immense mais limité de "la lumière visible" ?
"Stupeur et tremblements!" : bredouillaient nombre d'initiés antiques au sortir d'une initiation ! ...
La suite dans les tout prochains jours !