Le vrai miracle Grec dont il ne fut pas parlé !

Cette expression, ô combien paradoxale dans ces bouches pincées qui se targuaient d'une pensée "positive", pour autant s'attarda dans les milieux universitaires, et plus encore dans nos représentations !

En général, on parle de miracle quand on ne comprend pas, mais en l'occurrence, pour mieux se faire comprendre, nos "élites" eurent recours, pour des raisons que la raison ignore, positivisme en bandoulière, à ce mot sulfureux, normalement banni de leur intelligence ... 

Libérés enfin de cette incongruité, on sait désormais qu'elle recouvrait en réalité une béance, une méconnaissance abyssale de notre évolution psychique, et désignait maladroitement notre sidération rétrospective devant l'apparition apparemment soudaine de la raison, exclusive, narquoise, ridiculisant  sans trop de précautions le récit ronronnant de la saga des dieux, de leurs luttes internes, de leurs amours, explication obligée de la genèse du cosmos, des excès de la nature, de ses permanences aussi, du second rôle que nous y jouions ...

Désormais privés de cette proximité qui avait au moins le mérite de nous parler, nous dûmes envisager notre nouveau cadre de vie, vide, inanimé, déserté soudain par les dieux jusqu'alors omniprésents, dont l'un d'entre eux, retardataire, mauvais perdant, aurait dit : "Eh bien, désormais, trouvez-vous donc une autre explication ! " ...

Le chantier était considérable, nos représentations dévastées, tout était à reconstruire, et les meilleurs d'entre nous s'y attelèrent !

Ainsi fut colporté jusqu'à nos portes temporelles, le mythe de la naissance de la "Philosophie" !

Il faut croire que pour les abandonnés des dieux et des beaux parleurs, la tension était trop forte, car un autre récit, dûment arrangé, s'imposa bientôt durablement, et qui, "un homme averti en vaut deux", ne supporterait plus la moindre contradiction ! 

Giordano Bruno avait-il été suffisamment averti de cette sauvage intolérance érigée en principe de précaution ?

Toujours est-il que désormais, la fumée des bûchers s'est dissipée, tandis que le niveau de l'eau a dangereusement baissé dans les bénitiers ! ...

Exit donc le récit, finis les objets de débats déposés au centre de l'Agora, nous reste le "big-bang" qui ne fait plus débat, peu soucieux il est vrai, de nos problèmes existentiels !...

Alors, nous assistons à un premier découplage entre ces quelques combattants émérites, ces physiciens impatients, et la masse de ceux qui s'entassent devant Dallas, cet autre univers réputé impitoyable, série "culte" années 80, remplacée depuis lors par toutes celles qui nous incitent à boulotter nerveusement des tonnes de chips, tout compte fait plus digestes que le sort qui nous est fait ici-bas !   

Il semble en effet plus facile de nous identifier aux rebondissements qui agitent ce nouvel Olympe qu'aux mouvements majestueux du cosmos dont nous avons appris incidemment, mais peu nous chaut, autant en emporte le vent, si vous préférez, qu'ils dégagaient de la poussière dont nous serions constitués...

De là à nous comparer à des moutons ! ...


Le "découplage" et le "crépuscule des dieux" !

Le "découplage" est une notion empruntée à notre actuelle astrophysique, quand au "crépuscule des dieux", il s'agit d'une interprétation de la mythologie germanique par Richard Wagner !

Notre propos est de voir comment des descriptions aussi opposées dans l'espace et dans le temps, peuvent être associées pour tenter de comprendre ce qu'il s'est passé en Grèce entre le VIIème et le Vème siècle avant J.C. et dont nous sommes issus, vous et moi !

Pour ce qui concerne le découplage de la lumière et de la "matière" tel qu'il nous est parvenu sous la forme du "fond diffus cosmologique", je vous laisse le soin de vous en faire une idée plus précise au fil des explications, souvent de très grande qualité, qui parsèment la toile !

Ou alors, puisqu'il s'agit de toile, de vous attarder à l'un des tableaux de Claude Monnet, notre télescope façon XIXème siècle !

Ce que nous retiendrons pour l'heure, c'est que notre univers, jusqu'alors empêché, est né de cette séparation entre des "entités" qui avaient manifestement beaucoup de mal à cohabiter ! ... 

Partons de "l'existant", c'est-à-dire de nos actuelles représentations !

La nature, l'Homme, le divin, sont désormais trois plans bien distincts, quand bien même pour certains d'entre nous, le troisième fut "tiré sur la comète", n'existe pas, pour le dire autrement !

En effet, Protagoras, en observateur avisé, avait raison qui désigna la décantation alors en cours de ce qui ne faisait qu'un depuis des lustres, sous le regard impatient de la raison tout juste née : "Rien n'existe en dehors de notre représentation !"

Et si l'on sait que celle-ci n'a cessé d'évoluer !...



La suite dans les tout prochains jours !


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