Après les théologiens, après les mathématiciens, l'avenir appartient-il aux grammairiens ? ...
Le pouvoir de ces "influenceurs" qui jalonnent l'histoire de nos croyances, ne s'obtient pas, il se décrète; il ne se transmet pas, il s'arrache !
De la dernière empoignade entre les théologiens et les mathématiciens, géomètres en l'occurrence, nos ancêtres sont restés prudemment éloignés, poussés in fine par une "saine" curiosité, dûment encouragée par le clergé, lorsque Giordano Bruno, fût brulé vif en place publique !
Flashback !
A partir du XVIIème siècle, les théologiens eurent fort à faire pour étouffer le brûlot de cette nouvelle génération de géomètres, acharnés à installer le soleil au centre, en ces temps incertains où l'église semblait menacée de ne plus occuper ce point névralgique !
Alors, on ne change pas une équipe qui gagne, et quoi de plus efficace que le feu pour combattre le feu, du moins si l'on pense avoir encore le vent pour soi ?
Mais si le bûcher, plus simple à mettre en place que de tenir sa place dans une vraie dispute, avait consumé jusqu'aux dernières velléités des Cathares, il semble bien que cette fois-ci, le vent girouette se mit à tourner, soufflant sur des braises mal éteintes !
Les mathématiques, cette nouvelle manière de raisonner, de Galilée à Spinoza, ne laissèrent rien en place, préférant le ciel des figures à celui qui n'en avait plus !
Mais si le premier eut été admis "hors concours" à l'académie de Platon, en cette dernière incarnation à risque, il fut convoqué devant le tribunal de l'inquisition !
Quant au second, rapidement mis hors jeu, il n'eut pas la patience d'attendre le triomphe des mathématiques, rejoignant son dieu absent qui, de toute manière, avait autre chose à faire que de le juger pour outrage à magistrat ...
Peut-être, avec ce sourire en coin que Baruch ne lui connaissait pas, avait-il dépaysé l'affaire au bénéfice de Yahvé ! ...
Adam, Lucy, Luca ...
Le petit dernier de la liste incertaine des premiers, présente cet avantage sélectif de ne point manger de pommes, étant lui même partie de la pomme, notre cousine par conséquent !?
OK, Luca, c'est plus simple, au départ ! ...
Quant à Lucy, sitôt, ou presque, avoir quitté la canopée, elle avait rejoint le ciel des bonnes idées éphémères ...
Reste donc le cas Luca !
Désormais, la chose est claire, s'il s'agit de l'origine du vivant, nous avons affaire à un écrivain surdoué, discret, dédaigneux des droits d'auteur et qui, ingénieux, construit l'univers avec des bouts de ficelle, ou des cordes si vous préférez ...
Pour le dire autrement, qui jongle avec les quelques lettres d'un alphabet primordial ...
Pour les castors, on parlera de "briques", auxquelles on préferera, lors des dîners en ville, les protons, les électrons et les bosons élémentaires, ou, s'il s'agit d'animer le débat post-covid exhausteur d'appétits, les molécules élémentaires et l'ARN messager ...
Tout, finalement, ne serait qu'arrangements, non pas les "petits" qui portent l'ambitieux au pouvoir, mais ceux mystérieux qui se donnent à voir sous différentes formes et dont nous décidons qu'il s'agit du réel !
Il nous reste au moins ce pouvoir !
Profitons-en, ses jours sont comptés ! ...
Fortes de leur succès, adulées, libres désormais de toute contestation, ayant observé ici et là "quelques" régularités, autant d'irrégularités, les mathématiques extrapolent à tout-va, repassent le film à l'envers, et portent sur les fonts baptismaux le petit dernier/premier qui se cachait dans le buissonnant générique de début ...
S'il s'agit de l'univers, le dernier des tout premiers, issu de l'étrange rencontre des équations et de la bande dessinée, fut baptisé "big-bang" !
S'il s'agit du "vivant", comme on dit par chez nous, laissant supposer que tout le reste est mort, on hasardera désormais LUCA, acronyme accrocheur, en attendant qu'il se fasse un nom ! ...
Que restera-t-il demain de ces deux-là ?
Vont-ils rejoindre le cimetière encombré de tous ces grands hommes qui n'ont jamais existé ?
L'époque, devenue fébrile, a inventé le concept des idoles éphémères, des enthousiasmes effondrés !
Soit, vivons avec notre temps, allons à l'essentiel !
L'important en cette affaire, n'est pas que le "big-bang" fasse bientôt "pschitt", ou que Luca soit détrôné au profit d'un autre saint du calendrier cosmique, c'est de remarquer la subreptice passation de pouvoir entre les mathématiciens et les grammairiens, entre ces générations "d'influenceurs" chargés de nous initier aux mystères de l'univers !
Alors, comme il semblerait que l'univers soit au final le résultat d'une écriture occulte (conformément à la véritable vision de Démocrite, honteusement falsifiée par Aristote !), que penser de ce Jean, initié aux mystères d'Ephèse, qui porta son regard, non sur les trente premières années du Galiléen, mais sur cet instant où le Verbe cosmique entre en contact avec notre réalité ?
Dan son étrange prologue, il a bien dit le "Verbe", et non le Logos, ou bien encore le Christ ! ...
"Verbe" : ne demandons pas aux théologiens de nous dire à ce propos ce qu'ils ont toujours tu ou fini par ne plus savoir, contentons-nous pour l'heure de son acception profane : "qui exprime l'action ou l'état d'un sujet", selon notre bon Larousse qui fait foi ! ...