L'évangile à la lumière du Rapt de Perséphone ! ...

Allons à l'essentiel !

Depuis deux mille ans, de différentes manières, la question s'est posée de la véritable nature du Galiléen nommé Jésus ...

Ne sachant pas y répondre, fatigués sans doute de cette question lancinante restée sans véritable réponse, certains se mirent à douter sur le tard qu'il ait même existé ! 

Depuis le XIXème siècle, le siècle qui prétendait avoir tout compris, ceux qui pensent à notre place, magnanimes, nous ont accordé l'existence d'un homme, certes plus talentueux, plus vertueux que chacun d'entre nous, mais pour finir, un homme, "quoi de plus naturel en somme !", étiqueté "Jésus" au rayon des grands prophètes ... 

Dès le départ, une fois répandue cette étrange rumeur venue de Palestine, les réponses furent nombreuses, enflammées, contradictoires, délétères ... lorsqu'un arbitre improbable, incontournable cependant, décida de siffler la fin de la récré !

Un camp alors s'imposa, non pas grâce à l'autorité de ses arguments, violemment contestés par nombre d'intellectuels de l'époque, mais à l'état de grâce dont il bénéficia soudain de la part de l'empire romain, pour des raisons que la raison toujours ignore !

Cette même raison, évanescente, assurément voilée, qui amena un certain Judas Maccabée, pourtant vainqueur improbable et glorieux de l'envahisseur du moment, à  faire appel, contre toute logique, aux lointains romains, un peu plus d'un siècle avant les évènements de Palestine ! ... Ces bougres tardèrent à venir, et quand ils vinrent, ils avaient bien changé ! ... mais ceci est une autre histoire, à moins qu'il ne s'agisse bien de la même, mais dont nous n'avons plus la moindre idée ! ...

Ce n'était que partie remise, car la chicaya reprit vite et de plus belle à l'intérieur même de la nouvelle religion qui avait désormais pignon sur rue ...

Deuxième coup de sifflet, convocation du premier Concile de Nicée, initialisation de la machine à exclure ! ...

S'ensuivit une longue traversée du désert pour les amateurs de vérité, confrontés aux successeurs de ces anciens proscrits, devenus sûrs d'eux-mêmes, arrogants, voire méprisants pour ce qu'ils appelaient "le vulgaire", concédant, comme il était de coutume dans la Rome antique, de changer la forme pour préserver le fond, substituant, pourquoi pas, le terme d'inquisition à celui de persécution ! ...

Flashback !

Des premiers conciles au XIXème siècle, souvent à bas-bruit, en loucedé, en vertu du principe de précaution, la véritable nature du Galiléen nommé Jésus ne cessa de faire  débat !

Les théologiens, convoqués au début du IVème siècle par l'empereur romain, raisonnablement soucieux de l'efficience de son récent pari, à savoir la pérennité de cette nouvelle et fragile Pax Romana ... princes de la toute nouvelle église, manifestement privés d'accès au monde spirituel, comme la plupart de leurs contemporains, s'étripèrent sur ce qui était devenu un mystère pour eux, sur la double nature de Jésus !

Comme il faut bien qu'un seul meurt, afin que le combat ne cesse faute de combattants, quelques esprits avisés, déjà bien installés, trouvèrent judicieux de faire baisser la tension délétère en désignant un bouc émissaire rebaptisé "anathème", pour la circonstance ...

"Bienheureux les pauvres en esprit !" Matthieu 5. 3. 12 

Cette traduction hâtive, peu soucieuse de ce qu'en feraient les esprits mal tournés, tendait le bâton pour se faire battre!

N'annonçait-t-elle pas une assemblée de neuneus et partant, la saillie destructrice de Karl Marx qui vit en cette religion "l'opium du peuple" !

Copie conforme, ce faisant, de ceux qu'il combattait, s'estimant lui aussi au dessus du panier, il avait toutefois remplacé dans sa rhétorique assassine "le vulgaire" par "le peuple" ... 

Dans notre langue, "pauvre"est un état, tandis que "mendiant", qui exprime mieux le sens de cette parole cruciale au moment où elle fut prononcée, est un comportement !

Je ne sais pas si ce réajustement sémantique vous parle, toujours est-il que cette étrange prédiction, sur ce qu'elle dit du dégât collatéral de la nécessaire évolution psychique, est fondamentale pour qui veut tenter de comprendre le mystère de l'incarnation de cette entité cosmique, à ce moment précis de notre évolution !

Sur la double nature, on s'étripa longtemps, jusqu'à abandonner l'affaire, faute de combattants ou d'intérêt ? ...

Peut-être aussi était-il temps de s'entendre a minima, sur la tonte du vulgaire ?

Pendant qu'il en était encore temps, on avait apparemment oublié en haut lieu de s'interroger sur la raison pour laquelle deux évangiles (Marc et Jean) s'intéressent de près à ce mystère, mais seulement à partir du Baptème ...

Alors, la question qui vient n'est pas anodine : savaient-ils encore ceux-là qui s'assemblèrent pour savoir qui aurait le droit de revenir s'assoir la prochaine fois, et dans ce cas ce sont des prévaricateurs, ou ne savaient-ils plus, et dans cet autre, ce sont des usurpateurs ! 

Pour finir, comme nous l'avons vu, par se contenter de l'homme Jésus, avant même de contester qu'il ait jamais existé, ce qui achève de le déclasser, lui enlève jusqu'à la qualité de prophète, lui ouvrant, il est vrai, une place honorable au cimetière prestigieux de ceux qui n'ont jamais existé : Adam, Homère, Shakeaspeare, j'en passe et des moins bons ! ... 

Hâtez-vous, enfants de Robespierre et autres philologues, il ne reste que peu de places ! ...

Sur ce moment précis de l'incarnation, sur sa véritable raison, la question ne fut jamais posée, ou il eut fallu que celui qui la pose s'intéresse à l'évolution psychique de ses frères, à l'imitation bien pâle de Celui qui décida, hors de notre temps, en dépit de tout "bon sens" humain, trop humain, de s'apparenter à la mort !   

Que s'était-il donc passé auparavant qui nous valut une telle "folie" ?

Commençons par ce que l'on peut savoir de cette période, provenant de la recherche scientifique la plus récente sur cette époque bien documentée en Grèce, notamment pour ce qui concerne l'intervalle qui s'étend de Homère à Socrate ...

Cette recherche "naturellement" positiviste, n'eut pas, en l'absence de tout document idoine, l'ambition de décrire ce qui entraîna cet évident bouleversement du psychisme, mais d'en repérer ici et là les effets manifestes, ignorés jusqu'à ces travaux méritoires de toute une équipe internationale de chercheurs, synthétisés par un résistant dans l'âme, par un homme utile à son époque : Jean-Pierre Vernant !

Entre Homère et Socrate, ce qui a changé dans le psychisme de nos prédécesseurs, c'est un tout nouveau rapport à la vie, donc à la mort, duquel est né cet étrange petit dernier de notre psychisme, inédit, exorbitant, promis à beaucoup d'épreuves : la quête du salut personnel !...

Nous en avons déjà parlé, entre Achille, le héros "sans état d'âme", et Socrate qui guerroie pour la sauver de l'ignorance, le temps s'est accéléré !

Entre le temps cyclique du temps d'Homère qui régénère tout ce qu'il détruit, et le temps vectoriel d'Héraclite qui, inexorablement détruit ses enfants (le "temps psychologique", ajouta Einstein, sans que quiconque n'y voit une autre et puissante expression de la relativité), le nouvel Homme est né, le temps d'une métamorphose, d'un regard qui se détourne du cosmos, de la saga des dieux, pour se consacrer au microcosme, à son histoire personnelle, au "moi", tout juste sorti des limbes ! ... 

Dans l'Iliade, le seul rapport à la mort mis en avant est celui du héros qui se soucie comme d'une guigne de son âme qu'il ne saurait nommer, étranger à cette morale qui ne lui parle pas encore... tout au plus Achille, annonce-t-il le pire de l'individu lorsqu'il "joue perso", effrontément, scandaleusement, de notre point de vue, bien évidemment, se soucie avant tout de sa gloire pour ne point être absorbé, oublié, dilué, dans le royaume des ombres qui attend le commun des mortels, sous le diktat de Léthé, l'oubli, cette divinité redoutable, devenue concept au pays de la raison ... 

Le seul salut qu'il puisse attendre, c'est la trace indélibile qu'il laissera dans la mémoire des hommes, quitte à écourter sa vie qui vaut moins que sa gloire ...

Un peu plus de deux siècles plus tard, voilà Socrate qui, en ses derniers instants passés à la surface de Gaïa, explique à ses disciples éplorés que la mort n'existe pas pour l'âme, pourtant récemment née au coeur de l'Homme, que philosopher c'est se préparer psychologiquement, sans relâche, pendant qu'il en est encore temps, à cette naturelle mise à part de l'âme et du corps ! ...

Tout a donc été très vite à l'échelle de l'évolution ! ... Certes, mais de quelle évolution parle-t-on ?

En effet, si Darwin est devenu synonyme d'évolution, comme Frigidaire le fut pour les réfrigérateurs, ou le préfet Poubelle pour ce réceptacle éloquent de nos comportements, il n'eut pas pour autant accès au véritable moteur de ce qu'il découvrait au fil de ses voyages, ignorant qui plus est, les lois de la génétique ! ...  

Pas plus avancés sur ce point, nos actuels chercheurs, confinés à l'extérieur de ce mystère qui les taraude, tenus "fermement" à l'écart de "la chose en soi", ne peuvent prétendre à déterminer les causes des symptômes qu'ils exhument de notre ignorance savamment entretenue ... 

Ici, il ne s'agit pas de l'évolution des apparences, de l'ondoiement de ces ombres que nous nommons phénomènes, mais des récentes pérégrinations de notre âme dans ce monde d'ignorance et de douleur, ainsi que le souligna le Bouddha, comme en écho à ce qui se déroulait alors dans les consciences des Grecs !

Sans préciser toutefois qu'il n'en fut pas toujours ainsi !

Sinon, à quoi bon intervenir à ce stade de l'évolution ?

En Occident, certains, peu nombreux, dans le plus grand secret, choisirent la longue, difficile et périlleuse voie de la divinisation dans les centres des mystères, au prix de l'anéantissement du dernier né de l'évolution psychique, du "moi", ce qui, en première approximation, n'est pas sans faire penser aux conditions requises pour l'accès au Nirvana ... quand la plupart se mirent en quête du salut personnel ! ...

Mimétisme involontaire, répétition à un autre niveau ? ... Toujours est-il que la nouvelle histoire, à l'image de cette période qu'elle observa, détourna bien vite son attention des batailles et des secrets d'alcôves, cet Olympe des puissants,  pour se consacrer aux mentalités, dans ce mouvement inexorable qui mène notre conscience de l'extérieur à l'intérieur, de la dispersion au gré des phénomènes à l'intériorisation ...

Un détour, tout d'abord, pour aller plus vite ! ...

C'est donc du coté de cette très ancienne science spirituelle hindoue nommé Sâmkhya que nous allons dans un premier temps tourner notre regard !

La Porte des Lions en a déjà parlé, mais voici quelques éléments qui pourront nous aider à comprendre le message du Rapt de Perséphone, et partant, à envisager ce que l'anatomie ne peut déceler des changements subtils qui intervinrent à ce moment de notre évolution ...

Cette science spirituelle, ainsi nommée car interface entre une clairvoyance atavique et la rigueur des descriptions scientifiques, distingue trois états, trois gunas, qui affectent les âmes, une fois détachées de la mer spirituelle primordiale, afin d'accomplir leur karma, si l'on veut aller vite ...

Tout est dans le rapport entre l'âme et ses enveloppes, qui ne sont pas exclusivement matérielles, comme ce corps qui désormais nous obsède au point de le déifier ...

Chassez le surnaturel, il revient au galop ! ...

Lorsque la lumière, ou l'esprit, ce monde originel de l'âme, domine ses enveloppes, on parle de l'état de sattva !

Lorsqu'il y a équilibre, l'état est dénommé rajas !

Lorsque l'enveloppe et plus particulièrement la matière, les sens, dominent, on parle de l'état de tamas !

L'évangile l'évoque à pure perte par ces étranges paroles : "La lumière est venue dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l'ont pas reçue !"

Avant ce mystère, et pour revenir à lépoque qui précédait le mystère de Palestine, tentons de voir en quoi cet enseignement immémorial peut éclairer le mythe du Rapt de Perséphone !  

Si nos chercheurs en furent réduits à constater une véritable métamorphose des représentations en l'espace de quelque deux siècles, entre Homère et Socrate, sans toutefois savoir quelle en était la cause, c'est que l'Occident, enfant prodigue, touche-à-tout, et bientôt donneur de leçons, s'est interdit tout autre moyen d'investigation que l'étude de ces quelques documents qui ne furent pas emportés par l'insouciance des siècles : papyrus, pierre gravée, et plus proche de nous, l'imprimé, qui concurrença insolemment cette mainmise des clercs sur nos représentations ... 

Reste le mythe, répudié du savoir depuis que la raison, ce coucou impénitent, s'est installée à l'abri de notre crâne ... alors, que les chercheurs de vérité veuillent bien m'accompagner, quitte à se boucher le nez ! ...

Le Rapt de Perséphone, cette boîte noire de l'évolution qui nous occupe, décrit à sa manière le périple de l'âme humaine qui passe assez brutalement, au regard du temps long de l'évolution, de l'état de sattva à l'état de tamas !

Perséphone, divinisation de la clairvoyance atavique est progressivement enfermée dans son ultime enveloppe de chair, divinisée sous le nom de Hadès, qui se referme sur sa proie - se densifie, en physiologie occulte !...

Le commerce avec les dieux ne sera bientôt plus qu'un douloureux souvenir, avant même de devenir la risée de la secte devenue ultra-majoritaire des dévôts de la raison ...

La rançon de ce forfait, c'est notre nécessaire liberté, au prix élevé de l'ignorance de la "chose en soi", fondatrice il est vrai, d'un nouveau savoir, et du voile jeté sur l'avant et l'après de cet instant fugitif que nous nommons "notre vie" !

C'est aussi la représentation toujours plus angoissée de l'inéluctable échéance, opaque, taiseuse, et comme s'il n'y suffisait pas, l'impensable et impensée fin de ces deux mots auxquels nous tant attachés : " Moi, je " ! 

C'est lors de cette première phase de l'exil qu'intervinrent les évènements de Palestine qui devaient mener au nécessaire dénouement du Golgotha !

A la résurrection ! ... aperçue par un certain nombre, puis par Saul de Tarse devant Damas, dans cet intermonde qui nous est revenu en temps utile, par l'intermédiaire d'Henri Corbin !

A ce moment charnière donc, de l'évolution psychique où quelques uns étaient encore capables de comprendre, au moins partiellement, le déroulement de ce mystère, tels les douze, choisis en fonction de leur reste de clairvoyance atavique ...






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