D'Ulysse à Jésus, ou l'odyssée de l'espèce humaine !

De prime abord, ce rapprochement peut paraître insolite!

En effet, si l'un fait toujours parler de lui, à tort et à travers, comme seule la rumeur en a le secret, on en sait moins encore, et pour tout dire plus grand chose, de cet Ulysse qui, selon le poète à son tour oublié, "fut heureux et fit un beau voyage!"

Pour autant, aucune agence n'eut jamais l'idée d'en faire un produit promotionnel, un remake pour nostalgiques en panne de présent, ou bien encore lassés des piscines embarquées et de ces dîners où, déguisés, on fait comme si ! ...

Pour en revenir à ce Jésus, force est de constater que, bien que réduit à l'os par les charognards de tous poils et de toutes plumes, affublé désormais de nos insignifiances, il conserve intact un certain don de séduire, la presse croustillante en panne de sujets, quelques romanciers sans talent, ou bien encore quelque intellectuel nostalgique de l'ardeur des combats enfuis, à l'affût d'un reste à gratter, histoire de se refaire une santé à peu de frais ?

Toute ressemblance avec le trublion de service qui s'est manifestement trompé de siècle, étant purement fortuite !

Quant à Ulysse, après avoir intéressé des générations de petits grecs bien nés, puis, sur le tard, beaucoup plus tard, un peu plus à l'ouest, beaucoup plus à l'ouest, celles, également bien nées de l'Occident de jadis, son nom ne dit plus rien au plus grand nombre, ce qui, vous l'avouerez, équivaut pour un héros, à une deuxième mort ! ...

La deuxième mort de Jésus, après celle "bien connue" qui survint sur la croix, réside dans l'ignorance abyssale dans laquelle nous sommes de la raison de sa vie ici-bas, de cette vie si courte, banalement dramatique, à ce moment-là de l'histoire de notre espèce !

Ceux qui avaient à charge de nous l'expliquer, à tout le moins s'étaient arrogés ce droit, ont jugé plus utile de nous enfermer dans une culpabilisation plus ou moins sournoise, dirigeant sytématiquement notre regard vers notre coupable nombril, utilisant notre quête névrotique de salut, plutôt que de l'accoutumer au mystère universel du Golgotha, ce, dans le seul et lamentable but d'asseoir leur pouvoir temporel, ainsi que de financer tous ses ornements !

Revenir sur la "saga" d'Ulysse, héros de l'Iliade, rusé, fils de Prométhée, plus intelligent que la moyenne de l'époque, nous annonçant, en clair, devenu, d'un récit l'autre, simple mortel, initié, balloté sans trop de précautions dans les remous infernaux de l'Odyssée, me semble être un bon moyen d'observer l'état de notre psychisme à ce moment-là de l'histoire de notre espèce, ce, près d'un millénaire avant que le Galiléen, inconnu de la plupart, ne soit conduit au supplice du Golgotha ...

Sous des dehors peu académiques, fantastiques, désormais disqualifiés, l'Odyssée recèle pourtant une première forme de réponse à cette question qui, pour être essentielle, ne nous effleure toujours pas : pourquoi le  Verbe dont parle Jean, s'est donné à entendre à ce moment précis de l'Histoire !

Sachant que la question sous jacente, jusqu'à ce jour empêchée, est : pourquoi ne nous posons-nous pas cette question ?

Mais il est vrai que nous n'avons pas pour habitude d'interroger nos questions, et encore moins celles que nous ne nous posons pas ?


La suite dans les tout prochains jours !


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