Jésus et les femmes ! Au delà des fantasmes, les révélations ! ...

Chaque époque a les scandales qu'elle mérite !

Nos pauvres fantasmes quant à sa relation charnelle avec Marie Madeleine ne seraient-ils pas l'ultime version de "L'homme Jésus", cette représentation mutilée qui ne prétendait pas éradiquer le souvenir de celui qui, manifestement nous dépassa, et nous dépasse encore ...,  mais avait l'avantage de le rendre toujours plus proche de nous ?

Si l'on veut bien y regarder de plus près, les rencontres de Jésus avec des femmes lorsqu'il déambulait encore à la surface de Gaïa, furent sélectives, car toutes deux, pour des raisons en apparence très différentes, étaient mises au ban de la société de l'époque !

Si sa liaison avec Marie Madeleine nourrit notre pauvre imaginaire anémié, il semble que ces deux autres rencontres, dont on ne peut pas faire grand chose, au moins selon les critères de la presse people, n'auraient rien d'édifiant à défaut de juteux !

En témoigne l'actuelle déliquescence de notre société, peu après celle de l'Eglise, qui s'était arrogée la charge exclusive de l'éduquer !  

Ces deux rencontres, ces deux scènes fondatrices du véritable christianisme, annonciatrices en creux du récent délitement de nos institutions, sont celles de ses rencontres "fortuites" avec la femme adultère puis avec la Samaritaine !

Pour la femme adultère, autant faire court, parceque tout a été dit ou presque, sans résultat apparent, si l'on en juge au retour de la violence dans nos sociétés ...

Je vous encourage par conséquent à découvrir l'oeuvre immense de René Girard, notamment sur le rôle fondateur et stabilisateur du bouc émissaire dans les sociétés anciennes !

A l'occasion du procès de Jésus, ne fut-il pas dit encore, du haut de la perfidie humaine : "il vaut mieux qu'un seul meurt afin que tous survivent ! " ?

Cette loi inconsciente du groupe, longtemps salutaire pour notre espèce, soumise à sa propre violence, intraspécifique, autodestructrice, le Galiléen est venu la combattre, tentant de disloquer la meute des tueurs, soudés absous par cette morale atavique, dispensatrice de responsabilité ... 

S'adressant à chacun, par dessus l'épaule hiérarchie du groupe, le mettant en face de son propre pouvoir et pour tout dire, de sa liberté !

"Anciennes", vous avez dit anciennes !

Il existe effectivement une version moderne de cette chasse à l'homme, c'est le retour en force de cet exutoire dans nos sociétés qui reprennent goût à la violence anomique ...

Le signe victimaire désormais pullule, fait feu de tout bois et réactualise la guerre de "tous contre tous" ...

A tel point que, pour ne prendre qu'un exemple, c'est désormais le passé qui est stigmatisé, sans droit de réponse, point commun avec l'antique bouc émissaire, bien trop seul pour faire entendre sa voix au milieu des vociférations !

Cependant, l'assassinat en réseau ne ramène plus la paix; devenu fou, il cherche toujours plus de victimes !

La parole du Galiléen proposait aux porteurs de pierres de son époque, et par anticipation, aux anonymes des nouvelles meutes qui infestent les réseaux, à tous ceux qui se sentent d'humeur à la rumeur ... une morale proprement "inhumaine" : "Que celui qui n'a rien à se reprocher, lui jette la première pierre !" 

Elle comportait toutefois un risque majeur, assumé, comme tout ce qui nous libère de l'atavisme et de l'opinion ...

Pour lutter contre la violence, il ne nous reste en effet plus d'autre choix qu'entre la tolérance, la bienveillance, ou le retour à la lutte de "tous contre tous", sans la soupape du meurtre du bouc émissaire qui ramenait la paix !

La machine à tuer s'emballe car, au fond de nous, nous savons désormais que le bouc émissaire n'est pas coupable !

Un tableau, difficile à comprendre au premier abord, représente Satan crucifié !

Si ce précepte du Galiléen alors recroquevillé, parmi les plus importants qu'aucune morale n'ait jamais édicté, avait été médité,  intériorisé, fait l'objet d'un mantra, il y a fort à parier qu'une grande partie du mal aurait été extirpée de ce monde !

Il semble que le moment était venu de le prononcer, de prendre date en quelque sorte, de fixer un cap, à partir de "son royaume qui n'est pas de ce monde !", en prévision des tempêtes qui s'annoncaient toujours plus destructrices de notre humanité ! ...

*

Ces deux rencontres, a priori singulières, ont en commun l'universalité des messages qui nous sont à ces occasions adressés, pour peu que l'on veuille bien s'extirper de l'anedocte et envisager le mystère !

Une fois de plus, la scène de la femme adultère brille désormais par son actualité, du moins si l'on remplace "provisoirement" les pierres des lyncheurs autorisés, revêtus de la loi du moment, par les mots assassins des nouveaux adeptes de celle, plus ancestrale encore, du "tous contre un !" de cette loi soudain régénérée qui régit de nouveau et sans vergogne, les conversations, les cours de récré, les réseaux ...

La Samaritaine, elle, participe encore de cette humanité qui vénère l'esprit dans un lieu "chargé" de signification : la montagne en l'occurrence !

Ce qui permet à Celui dont le "royaume n'est pas de ce monde", d'embrasser la longue durée d'un  regard bienveillant, l'inéluctable évolution de nos élans vers l'invisible, tout d'abord dans la nature : source, montagne, forêt, ces alors évidentes manifestations des esprits... puis dans le temple de pierre, suivi des églises, des cathédrales ... pour, dans un avenir à venir, mais il semble bien qu'il soit enfin venu, rencontrer le divin "en esprit et en vérité", c'est-à-dire en soi-même !





 

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