La COP 28 ou la fin "prochaine" du supplice de Prométhée !
Bien entendu, tout s'est terminé sur une déclaration d'intention, non coercitive par conséquent!
Cela prendra donc du temps, des décennies !...
Mais, écologistes en herbe, empressés de tester votre fauteuil de velours rouge : qu'est-ce que tout cela, dites-moi, au regard du temps long de l'évolution ? ...
Flash back !
Dans ce mythe qui en sait plus long sur nous que nous n'en savons sur lui, Prométhée, ce transfuge de l'Olympe, eut l'outrecuidance d'aider les hommes que Zeus avait expulsés du banquet perpétuel où, à sa décharge, ils s'attardaient, se prélassaient, jusqu'à s'endormir sur des lauriers qu'ils n'avaient jamais conquis !...
La Genèse le dit autrement, mais aucune des deux versions ne trouvent désormais grâce à nos yeux obscurcis de raison !
Le gars Prométhée est donc attaché illico presto au rocher de torture, dans le tartare 1, alors qu'un aigle (un vautour ferait aussi bien l'affaire, nous sommes dans le symbole!) lui dévore le foie qui, mystérieusement, repousse chaque nuit ...
Laissons pour l'heure cet affleurement de physiologie occulte, exempt de tout sadisme, je vous l'assure, mais dérobant à nos yeux matérialistes une vérité anthropologique, pour diriger notre attention vers ce rocher qui désigne tout ce qui est minéral, inorganique, et nous attendait dans les entrailles de Gaïa ...
Le mythe n'en parle pas, tout au plus le suggère, le temps n'était pas venu de décrire aux autochtones, le pouvoir du charbon, du pétrole, autant de ressources qui nous permettraient de faire venir le riz d'asie, le boeuf de Kobé, ou les fruits et légumes, hors saison ...
L'Homme déchu, expulsé de la connaissance divine, de cette maîtrise de l'énergie vitale dont il nous reste quelques traces fugitives en extrème-orient, dans quelques arts martiaux, dans quelques légendes sumériennes ou dans les lancinantes interrogations occidentales sur le "comment" des murs cyclopéens et des pyramides, l'Homme terrestre donc, est "condamné", sous la houlette bienveillante de Prométhée, à tirer son énergie d'un monde mort, inorganique ...
Chemin faisant, dans ce mauvais sort qui lui est fait, il développe son savoir propre, son cerveau, cet organe qui lui permet de reconquérir, fragments après fragments, la connaissance initiale dont il usait et abusait jadis, sans même en avoir conscience !
Gaïa qui n'en peut mais, non plus des assauts aveugles d'Ouranos, cet adolescent cosmique qui se branlait en elle, ça c'était avant ! ... mais de notre indifférence, devenue égoïsme à son égard, nous signale, à sa manière, ulcérée, qu'un temps s'achève 2, qu'il est grand temps de passer à autre chose, et, ce faisant, d'exercer notre esprit sur tout ce qui vit hors de notre vue, et donc en lui-même ! ...
Prométhée, l'apporteur de feu, celui que l'on met sous la gamelle, mais bien plus encore, celui de l'esprit, pourra ainsi être prochainement détaché de son rocher de torture, tandis que Gaïa pourra enfin respirer !
Prométhée, "celui qui pense avant", est frère d'Epiméthée, "celui qui pense après", celui qui avait ouvert la boîte de Pandore !...
Nous, nous sommes le cadet, et il nous est offert de penser "l'après"! ...
1 Pour éclairer ce qui va suivre, il n'est pas inintéressant de souligner que, dans le psychisme des anciens Grecs, cet enfer déménage sur le tard, des abysses pour s'installer sur le plancher des vaches, au moment même ou l'individu surgit de ses rangs, à cettte même époque où le Bouddha vient enseigner aux siens le refus de ce monde. La Porte des Lions évoque souvent cette coïncidence temporelle!
2 Le "Cronos" titan qui libéra Gaïa des assauts incessants d'Ouranos, est devenu "Chronos", "le temps", au fil du temps, ou plutôt de ce que nous en faisons. Quand le "h" apparaît, comme ce fut le cas pour Abram, restons attentifs, un changement qualitatif a lieu !