Epiménide, expérimentateur de la relativité restreinte !

Nous avions déjà exhumé, en guise de zakouskis, cette parole oraculaire d'Héraclite selon laquelle "le chemin droit et le chemin courbe sont le même", qui résonne étrangement, n'est-il pas, avec la trajectoire de la Terre autour du soleil !

Mais la relativité génerale n'est pas notre sujet du jour ! ...

Paul Langevin, physicien distingué du siècle dernier, éprouva le besoin d'inventer la fable moderne des deux jumeaux, pour rendre accessible le paradoxe de la relativité restreinte, de ce temps donc qui ne s'écoule pas uniformément, en dépit du carcan de notre bon sens !

En effet, contrairement à nos impressions, le temps n'est pas notre bien commun ! 1

Très relatif, il reste inféodé à notre référentiel propre, selon que nous sommes immobiles ou nous déplaçons à des vitesses plus ou moins vertigineuses que notre technologie n'ose encore envisager ...

Faisant avec les moyens du bord, l'initiation en l'occurrence, Epiménide n'eut pas besoin de fusée pour vieillir moins vite que les siens !

Comme tous les initiés de son époque, il n'aurait su le dire avec ces mots, mais il savait qu'en quittant son "réfèrentiel", c'est-à-dire, son corps de chair, son véhicule diurne, sa "prison" temporaire, comme le ressentit douloureusement Plotin, à contretemps il est vrai, il pourrait se projeter dans un temps que ne pouvaient envisager les siens qui déjà, massivement, s'étaient accommodés des limites de leur corps !

Ainsi en est-il chaque nuit de notre sommeil, ce que l'on appelait fort justement "la petite mort" (quand on savait encore ce que la mort signifie!) , eu égard à cette phénoménologie inconsciente qui nous abandonne in extremis ces quelques débris fugaces que nous appelons les rêves, sans oublier, façon de parler, notre affranchissement nocturne des contraintes de l'espace-temps !

Mais ça, c'était avant !

Avant que d'être réduits par les neurologues à l'activité de notre cerveau ... 

Il est vrai que cette activité est fascinante, de jour comme de nuit, un peu comme le doigt censé montrer la lune ! ...


Non seulement il ne nous est pas commun, dès lors que nous nous déplaçons sans avoir recours aux transports du même nom, mais il ne l'est pas davantage avec ceux qui nous précédèrent à la surface de Gaïa, qui en avaient une représentation cyclique, rassurante en somme, avant de s'effrayer de ce temps qui s'enfuie ! 

Pour ajouter son grain de sel, Einstein en fit, à juste titre, une scorie de notre psychologie, sans déceler toutefois son rôle essentiel dans notre intériorisation, dans la genèse de notre angoisse existentielle !...

Le passage du temps cyclique qui revient, au temps vectoriel qui s'enfuie, s'opère en Grèce quelque part entre Homère et Platon. En Inde, il semble que le premier se soit attardé plus longtemps ! ...

Le rapport à la mort, la quête de salut, l'individualisme, sont liés à l'évidence à cette modification du statut du temps !

Nota : Pour l'apparition de la toute nouvelle quête de salut en Grèce antique, qui va de pair avec le surgissement de ce mutant que nous appelons individu, voir les travaux de Jean-Pierre Vernant déja cités sur le blog.


  

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