Sommes-nous les sujets de l'Univers, ou ne serait-il qu'un "simple" objet ?

Qui aurait l'idée saugrenue de demander à un foetus in utero, de décrire son univers immédiat, d'en déterminer les lois, de savoir si celui-ci se résume à l'espace de leur interaction ou s'il existe d'autres univers, contenant d'autres formes de vie ?

C'est pourtant ce défi inouï que se sont imposés nos chercheurs, contraints d'investiguer un objet, tout en étant, comme nous tous, confinés en son sein  !...

Objet de vénération, d'interrogations, "surinvesti" de nos projections, de nos attentes ... Jusqu'il y a peu, l'univers n'était pas un objet !... le nommer ainsi ne nous permet certes pas d'en faire le tour, mais, du moins, cela nous rétablit-il dans notre rôle d'observateur ! ...

Un sceptique dirait que l'on se paye de mots, mais en l'occurrence, c'est notre seule monnaie d'échange ! ...

Pour en faire un objet, l'entreprise n'était pas mince, il fallut tout d'abord matérialiser le vide, le remplir en quelque sorte, le courber juste ce qu'il faut, le rendre ainsi responsable du mouvement des planètes, de la chute des pommes, déterminer ses lois propres, au détriment des objets qui le décorent *...

Tout allait bien, nous étions enfin passés du statut d'esclaves superstitieux à celui de maître !

Hélas, trois fois hélas, dès lors que l'on put s'éloigner de notre système solaire, et comme s'il s'agissait de nous signifier la vanité de notre arrogance, les lois devinrent instables ! ...

Alors - on ne change pas une équipe qui gagne ! - on a comblé la brêche avec une matière dont on a jamais vu la couleur, mais que l'on qualifia de "noire" pour d'obscures raisons !

Ce que révèle la matière noire !                                  

Moins de vingt ans après la parution de la Relativité générale, Fritz Zwicky, astronome fécond, ouvre une première brèche dans la nouvelle loi de la gravitation fraîchement gravée dans le marbre fragile de nos représentations ! …

Vite colmatée cependant, car les fulgurances de ce génial butor, ce Robespierre de campus, furent finalement disqualifiées en raison, non de la pertinence de son doute, mais de son impertinence, de sa manie des formules à l’emporte-pièces !

Ne voyait-il pas un peu partout, où que se tourne son regard, des cons sphériques, à commencer par ses propres collègues ? …

Pour comprendre son humour stratosphérique, il convient de savoir que, selon sa définition qu’aurait pu lui envier Michel Audiard : d’où qu’on l’observe, le con est toujours aussi con ! 1

Il fallut donc attendre quarante ans, le temps qu’il soit sorti des radars et d’en mettre au point de plus précis, pour observer que certaines galaxies dépassaient la vitesse autorisée …

Malaise !

Alors, dans l’urgence, on combla la brèche avec ce que l’on n’avait pas sous la main, avec de la matière noire ! 2

Personne ne sait ce qu’il en est exactement de cette matière dont on n'a toujours pas vu la couleur, et qui porte le deuil de nos certitudes éphémères !

Avant que quiconque ne se méprenne sur ce qui va suivre, il convient d’affirmer que les chercheurs méritent notre respect, et qui plus est, notre reconnaissance ; ne sont-ils pas les premiers de cordée de notre humanité enchaînée au mystère ? 3

Cependant, peut-on leur suggérer que, lorsqu’ils sont confrontés à une énigme, ils aillent débusquer une appellation, fusse-t-elle provisoire, dans un autre champ lexical que celui qui résume la doxa de l’Ecole, nonobstant leur peur panique de faire un pas de côté dans ce climat d’inquisition positiviste ! 

Depuis lors, à l’abri de cette appellation provisoire, le mystère a repris ses droits, nous laissant jouer dans le bac à sable dont l’ensemble des grains, pour être considérable, ne représente que 5% de l’univers ! …

Reste, pour l’honneur, le modèle standard, mis en PLS au terme d’un consensus de la communauté scientifique, menacée de toute part, complotistes et investisseurs utilitaristes réunis, vent debout contre les empêcheurs d’extrapoler en rond …  

Pour la Porte des Lions, cela n’est pas sans rappeler ces autres improbables consensus, ces conciles, issus de réunions tenues, elles aussi, à huis-clos, au terme desquels on imposa au vulgaire un autre modèle standard qui fit flores, avec les moyens de l’époque : du haut de la chaire ou, si cela ne suffisait pas, autour des bûchers …

A nos premiers de cordée, en proie, pour certains, à un sournois vertige, nous souhaitons un prompt ressaisissement, non un abandon de l’approche matérialiste, nécessaire ô combien en ce qu’elle nous structura, nocive ô combien, si l’on n’y prend garde, en ce qu’elle nous déstructure, mais, à tout le moins, d’accepter une confrontation avec les révélations qui nous viennent d’un passé vénérable, dont l’éclairage bienveillant attend de servir, le moment venu, sait-on jamais, au départage des différentes théories qui pourraient nous débarrasser de ce Big-Bang, si singulier qu’il n’a jamais existé !

N'est-il pas temps d’intégrer ce qui fut vu en esprit ?

D’Erwin Schrödinger, chacun se souvient, au moins de ce paradoxe désormais scandaleux d’un chat qui serait tour à tour mort et vivant, non dans un laboratoire, mais dans une expérience de pensée, aux seules fins de signifier la mort de notre fameux bon sens dès lors que nous abordons le seuil du monde quantique …

Ma bonne dame, on pouvait bien lui passer cette entorse au bon goût, n’était-il pas prix Nobel ?... mais point trop n’en faut, alors oublions, si vous le voulez bien, son attrait pour la spiritualité hindoue dont la cosmologie est partie intégrante! …

Tel n’est pas le cas de ces enfants de l’Ecole, immunisés contre toute régression pré-positiviste, dotés d’un réflexe systématique, disqualifiant d’emblée, au moindre stimulus, l’immense apport des sagesses anciennes ! …

De celles-ci, ils ne savent rien, ou ne veulent rien savoir !

Marqués au fer rouge de la pensée aristotélicienne, quoi qu’ils en disent, un temps utile il est vrai, désormais parasite, en ce qu’elle décida, ambitieuse parricide, de ne plus faire confiance qu’à ce qu’elle voit pour se faire une idée du monde …

Aujourd’hui, on ose plus, le développement des mathématiques aidant, on émet d’emblée des théories qui ont l’air de fonctionner, au moins sur le papier, patientant parfois pendant plusieurs décennies dans l’attente de leur éventuelle validation expérimentale, mais au fond, tout cela reste dans l’entre-soi du monde sensible !

Quoique !

Quoique souvent l’équation se révèle plus féconde que prévue, échappe aux présupposés comme au joug que voulait lui imposer son auteur officiel ... révèle, soudain bavarde, des univers insoupçonnés …

Einstein, Dirac, notamment, furent ces scribes d’univers dont ils n’avaient pas même idée avant de grifonner ce qui deviendra des élégances : un univers plastique, les ondes gravitationnelles, l’antimatière, ce vide plein de lui-même !

Pour voyager dans le temps et dans l’espace, les équations ont certes leur utilité, mais le temps n’est-il pas venu d’ajouter quelque corde à notre arc, de mettre en tension notre immense savoir et celui de nos anciens ?

Ainsi, pourrions-nous nous interroger sur la fécondité du Pralaya des anciens hindous qui portèrent leur regard, en esprit, sur cet instant cosmique où tout disparaît, laissant l’Esprit à son abyssale solitude avant que de redéployer un nouvel univers …

Big Bounce, dites-vous ? ... la matière, toujours la matière ! ...

Inutile désormais de citer le Logos qui s’exprima par la bouche du Galiléen : " Cet univers passera mais mes paroles demeureront !" ...

Selon les milieux bien informés, le Galiléen n’aurait pas existé, ou alors, issu d’un casting bâclé, il aurait préféré les bras écartés de Marie- Madeleine à ceux impassibibles de la croix !

Et pourtant, si l’on acceptait de réfléchir à ces quelques mots d'autant plus étranges qu'ils furent prononcés à une époque qui ne bénéficiait pas, c'est bien connu, de notre immense savoir ...

N’entrent-ils pas en étrange résonnance avec une question fondamentale que, très curieusement, le positiviste débusqueur de supercheries, met "sagement" sous le tapis :  qu’en est-il du statut des lois, de leur chronologie ?

Précédaient-elles le Big bang ? Se sont-elles définies en marchant ? …

Restons positifs, oublions les questions sans réponse ! ...

Morgen ist an andere tag !

Qui se souvient de l’inflation des années 80 ?

De celle, monétaire à deux chiffres : personne !

Alors, de celle, cosmique à 26 chiffres (10 26 ), vous m’en direz tant ! …

Si, par le plus grand des hasards, nous convoquions le concept de relativité à bon escient, mettions en perspective spatio-temporelle les maux dont nous souffrons, la monétaire, celle à deux chiffres aurait un sens !

Peut-être alors, pourrions-nous nous intéresser à l’aspect multifactoriel de cette érosion de notre pouvoir d’achat, au lieu de déprimer devant l’impermanence du prix des yaourts ! …

Mais, dites-moi, quitte à aller dans l'emballement furieux, qui n’assistât jamais à cette déflagration grosse d’un univers occupant la moitié de son actuelle extension, en une infime fraction de seconde ?

Qui peut imaginer a contrario que pour engendrer la seconde moitié de l'univers observable, il fallut 13,8 milliards d’années, moins une seconde, bien entendu !

Paris ne s’est pas fait en un jour ! ...

Soit! ... dans les deux cas, nous sommes excusés pour absence involontaire !

Cependant, et jusqu’à plus ample informé, la fine fleur de nos astrophysiciens, cochon qui s’en dédie, assure que les choses se sont bien passées ainsi !

Donc, non seulement nous n’étions pas là pour constater l’inconstatable, mais désormais, avec toute cette belle intelligence qui nous caractérise, nous sommes infoutus de nous représenter un nombre composé d'un chiffre accompagné de 26 zéros !

A 9 zéros, vous êtes au milliard, mais il vous en manque 17, alors là, vous ne faites plus les malins !

Peut-être a-t-elle raison, cette communauté d’astrophysiciens, cette fleur de sel apparue il y a moins d’un siècle une nuit de pleine lune à la surface de notre pataugeoire, mais, à l’image des théologiens de jadis, ils ne savent pas grand-chose de cet instant qu’ils décrivent pourtant avec une belle assurance, adossée, comme il se devait et se doit toujours, à une réassurance qu’ils nomment le consensus !

Comme les théologiens de jadis, ils nous demandent d’y croire, tout requinqués à l’issue des congrès internationaux, ces enfants lointains des conciles qui peinaient, quant à eux, à réunir les différentes sensibilités méditerranéennes …

Chez Tupperware on savait qu’il n’y a pas meilleur vendeur que celui qui vient d’acheter ! …

Le mécanisme souterrain consistant à diluer la peur de s’être trompé, pour le dire autrement, le soulagement de refiler la patate chaude …

Mutatis mutandis, l’empreinte carbone des bûchers a fait place à la pollution des esprits ; on ne crame plus l’hérétique, on le confond en quelques mots tranchants comme au bon vieux temps de la Place de la Révolution :  "C’est prouvé scientifiquement !"

Mais attention les gars, la lame est sur le point de s’émousser, et bientôt le bourreau n’aura plus son pain ! …

L’atome de Démocrite n’est pas celui des physiciens, il n’est pas non plus celui de Démocrite !

"Dans les milieux bien informés", comme disait l’enfant de Montrouge au nez rouge, tout le monde le sait, mais personne n’en parle !

D’où vient cette omerta ?

Ici il nous faut saluer bien bas le travail minutieux accompli par le philologue Heinz Wismann, d’autant que, contre toute évidence, notre époque ne semble pas prête à en tirer les conséquences, tant cette bombe à retardement - pour l’heure elle semble faire long feu ! - réduit en miettes notre actuelle vision du monde ! …

Dans ce climat où la doxa d’école se comporte comme un insaisissable parrain, Heinz Wissmann n’est certes pas un juge comme le fut Falcone, mais il entreprit, sans autre horizon que la vérité, la signification réelle des mots, de mettre à jour une autre omerta, plus ancienne, plus sournoise encore, plus de deux fois millénaire !

Il n’est pas menacé physiquement, non, c’est pire, il est menacé par l’oubli !

Car enfin, ceux qui font l’opinion, soit n’ont pas compris, soit ont très bien compris, et en cette hypothèse, décidèrent de ne pas ébruiter ce qui pourrait mettre à bas l’édifice sur lequel ils sont confortablement installés …

En effet, ce philologue distingué, dans les deux sens du terme, franco-allemand, n’a-t-il pas dit aux sourds ce qu’ils n’avaient pas envie d’entendre !

Pour la petite, mais plus sûrement, pour la grande histoire : Alexandre, alors accro au pouvoir que conférait le savoir différentiel, avait reproché à son maître Aristote de divulguer les secrets …

Il lui fut répondu qu’il n’y a pas plus sourd que ceux qui n’ont pas envie d’entendre !

Comme ce réflexe délétère de notre espèce est également signalé par le galiléen dans le nouveau testament, il semblerait bien qu’il s’agisse là d’une constante de la constellation humaine !

La Porte des Lions souvent insiste sur cet inconscient collectif, tour à tour plastique et cristallisé, qui se déplace d’une époque l’autre, à l’abri des regards, ignorant ou consacrant tel penseur, quitte, dans ce dernier cas, à faire l’impasse sur tout ce qui, chez le tout nouveau promu, pourrait contrarier cet engouement soudain …

Nous l’avons vu, notamment pour ce qui concerne Descartes, à ses heures si peu cartésien , et pour Newton, alchimiste à plein temps, scientifique à l’occasion …

Pour savourer la découverte d’Heinz Wissman, il n'est pas inutile de savoir que, comme pour la Grotte Cosquer, il lui fallut plonger pour découvrir ce que ne savaient pas ceux qui étaient restés à la surface des choses, s’étaient contentés du ouï-dire, ou de la transmission du savoir par une Ecole que son idéologie mène plus sûrement que son goût de la vérité !

Les curieux de nature, les insatisfaits,  les assoiffés de vérité, peuvent accéder à son essai intitulé "Les avatars de l’atome", ou,  de manière plus ludique, se délecter de la conférence qu’il tint avec son malicieux complice, Etienne Klein, que l’on ne présente plus, tant celui-ci maîtrise, et ses sujets et ses apparitions ...

Ce moment d'anthologie est à retrouver sur  L’Agora des savoirs, conférence du 23 mars 2015 (You Tube), intitulée "l’ultime atome", ce qui en dit long sur ce phénix  ! …

En guise de zakouskis : si l’on considère la très mouvante description de l’atome, ce serpent de mer plus de deux fois millénaire ( ce qui plaiderait en faveur de sa nature ondulatoire !) se caractérise par son instabilité chronique (ce qui plaiderait en faveur de son transformisme décomplexé !)…

Pour ce qui nous intéresse, laissons-là Epicure et Marx à leur fourvoiement militant, oubliant en cet oubli parcimonieux, les légions bêlantes, innombrables, précipitées depuis des siècles dans la mort idiote !

Paix à leur âme, ceux-là pourront se refaire au grand casino de la vie ! ...

L’atome réputé insécable, n'a doublement jamais existé : désossé par la physique quantique, il n’a rien à voir avec ce qu’avait décrit Démocrite - "l’idiot d’Abdère" se plaisait-on à dire à Athènes - mais résulte d’un grossière falsification de celui qui le détestait, en accord pour une fois avec son maître Platon.

Cette représentation artificielle d’un minuscule grain de matière qui s’attarde, par vitesse acquise, dans nos représentations, trouve sa source, non dans une quelconque nucleosynthèse, mais dans un règlement de comptes philosophique, sur fond de lutte pour la vie d'un occident qui peine à se détacher de la matrice orientale!

" ... sur fond de lutte etc... " étant ajouté par "La Porte des Lions"! Nous devrons revenir longuement sur cette ligne de fracture qui parcourt toute la Grèce antique jusqu'à s'insinuer dans l'intimité de certains philosophes !

Cependant, la démonstration de HW prendra, à l’allure où vont les choses, un peu de temps, si l’on sait que celle de la physique quantique est encore loin d’être partagée par le plus grand nombre ...

Toute proportion gardée, cela n’est pas sans rappeler cet autre cas où la notoriété d’un individu imposa urbi et orbi sa propre vision, bien que fausse ou incomplète !

Ainsi pour la nature de la lumière, confisquée pendant près de deux siècles par l’incontestable Newton, au moins jusqu’à ce qu’il soit contesté !

Pour la perfidie d'Aristote, il en est autrement, peut-être faudra-t-il nous confiner longtemps, loin de nos représentations, réapprendre à marcher sans les béquilles du positivisme et du matérialisme, sans la drogue parfois anésthésiante de la logique !

Démocrite, pour se faire comprendre de la postérité, car des siens il se moquait hostensiblement, tout comme l'irascible Héraclite son ainé, usa de métaphores empruntées au monde sensible, comme il était d’usage à l’époque où la relation au mystère du monde se faisait par les mythes.

Plus tard, le galiléen dut s'adresser aux foules au moyen de paraboles, ces enfants tardifs des mythes ...

Puisque nous ne voyons plus le monde en images, dans l'idéal au moins, mais à l'aide de concepts, nous leur préférerons cette proximité troublante avec la théorie des cordes, le vide quantique, la mer de Dirac …

Encore une fois, Monsieur Wismann, merci pour votre travail, votre exigence de lucidité !

Toutefois, patatras ! ... votre conclusion quant à ce qui se passe sous le crâne de Dèmocrite, me laisse pantois !

Comme Aristote, dont vous dénoncez, preuves irréfutables en mains, l’insidieuse falsification, vous travestissez les faits, inconsciemment vraisemblablement, non pour dire que Démocrite était un idiot, mais, que bien au contraire, il nous ressemblait, en cette approche intelligente que nous nommons "spéculation" !

D'une certaine manière, Aristote avait peut-être mieux compris que vous, le danger qu'il y avait à continuer ce type de relation avec le mystère du monde, résultat d'une clairvoyance atavique ou réactivée au moyen de l'initiation, lui qui avait la lourde tâche d'emmener l'Occident à marche forcée dans un exil libérateur ...

Sans autres précautions, vous l'affirmez : son discours, qui résonne étrangement avec les actuelles théories les plus sophistiquées de la physique quantique, est le résultat d’une "spéculation", d’autant plus géniale qu’elle eut lieu il y a plus de deux millénaires, et le tout, mesdames, messieurs, sans le filet de l’expérimentation !

Il faut bien, me direz-vous, qu’il nous reste quelque chose ! …

Et l'assemblée conquise, désarmée avant même d'entrer, par les gardiens de la représentation, ne bronche pas!

Votre charisme discret fait le reste, Etienne est là qui cautionne, affectueux, paternaliste comme il se doit avec un gosse un peu remuant; bref, votre anachronisme érudit au service de la glorification de notre intelligence passe comme une lettre à la poste ! ...

Il nous faudra développer ce point ultérieurement, tant il est important d’extirper notre civilisation occidentale de son anachronisme fondateur, de son aveuglement, pour ce qui concerne le psychisme des hommes qui nous précédèrent à la surface de Gaïa …

Deux zakouskis toutefois avant le très prochain plat de résistance à la pensée unique, dont Heinz Wismann est, nonobstant sa géniale incartade, un produit d’excellence !...

Pensée unique, niveleuse, autocélébratrice, anachronique, philistine, positiviste, occidentale en somme, initiée par le "maître de ceux qui savent", ainsi nommé par ceux qui avaient tout oublié, au moins pour l'essentiel, poursuivie manu militari par l’Eglise romaine, puis laicisée par l'Ecole !

Ces premiers physiciens, nommés sur le tard "présocratiques", rebaptisés "philosophes" - là est peut-être la première cause de la méprise de HW! – étaient tous clairvoyants, ataviques, ou proches des centres des mystères, au sein desquels, de manière artificielle, mais encore envisageable, l'on permettait à certains initiés de retrouver un contact avec le monde suprasensible …

Pour Héraclite c’est évident ! ... Pour Démocrite nous saurons, sans trop de difficultés, en faire une évidence !

HW, à l’appui de sa thèse d’une spéculation d'autant plus étonnante qu'elle est démunie de nos moyens et de nos validations, tord les faits !

Un exemple de sa construction qui impressionne le pékin moyen : "toutes les grandes civilisations", dit-il, "sont sous le signe de la dualité, du 2 !"

Que nenni ! ... si c'est vrai pour la Chaldée, c’est faux pour l’Inde ancienne qui est sous le signe du 1, comme pour l’Egypte et la civilisation judéo-chrétienne qui sont sous le signe du 3.

C'est faux, qui plus est, à tout le moins réducteur, pour la civilisation grecque ancienne, déchirée de part en part, par le mystère oriental de l'Un et du multiple, transmis par les  orphiques, gros, à l'évidence, de dualités, esquissé dans le Rig Veda en quelques concepts hors d'atteinte, il est vrai, des héritiers de Parménide, le démiurge non identifié de l'Occident, jamais célébré par cet ingrat qui jamais ne sut faire sans lui !...


1 Intarissable sur le sujet, Michel Audiard avait notamment décrété que " Le con ça ose tout, et c’est à ça qu’on le reconnait !" . La définition de Zwicky, pour être géométrique, semble plus globale, en ce sens que les seuls comportements ne suffisent pas à le définir. Aucun des deux ne lui reconnaisant par ailleurs cette fonction de miroir, plus ou moins réfléchissant !...

2 Pour mémoire, le 14 septembre 2020, parut un des articles les plus lus sur La Porte des Lions, intitulé : La matière noire signe-t-elle la fin du matérialisme ?

3 Parmi ces pionniers toujours, ceux qui débriefent de retour au camp de base, partagent un savoir qui, s'il ne nous promet pas la vérité, nous habitue, mutatis mutandis, à la liberté :

Jean-Philippe Uzan

Etienne Klein

Jean-Marc Bonnet-Bidaud

Roland Lehoucq

Aurélien Barreau

Marc Lachièze Rey

David Elbaz

Vincent Vennin

Le regretté Claude Aslangul

Roger Penrose, Prix Nobel, électron libre, dont l'accès est apparemment réservé au noyau anglo-saxon ! ...

* Pour les anciens grecs, cosmos veut dire tout à la fois "ordre" et "parure", comme l'on dirait des bijoux qui ornent une jolie femme ... Par ailleurs, ce cosmos, décidément très féminin, est régi par les mères primordiales ! ...

 

 

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