Ce qui a changé, et ce qui n’a pas changé !
Jusqu’il y a très peu, à l’échelle de l’évolution qui n’est, hélas, pas celle de notre mémoire, les théologiens nous disaient ce qu’il convenait de penser de notre présence éphémère sur cette Terre !
Il s’agissait alors de ne pas bouger une oreille, car
l’ennemi partout guettait qui pouvait vous emmener au bûcher !
Si débat il y avait, c’était entre eux, et, pour des raisons
que la raison ignore, perdue à jamais dans ces luttes d’influence, certains
décrétaient la mort sociale, voire physique, de certains autres, sans que la
plupart déjà ne s’en émeuvent, tandis que quelques-uns, plus réfléchis, faisaient
sécession …
Tout n’était que spéculation, plus ou moins intelligente, souvent
loin, très loin, de l’enseignement qu’ils étaient censés défendre, mais ces
gens-là qui voulaient paraitre à tout prix, trouvèrent un artifice susceptible
d’en imposer longtemps au "vulgaire", comme ils disaient entre eux : "le
dogme", cette paradoxale métamorphose, cette falsification, puisqu’originellement ce mot signifie opinion !…
La supercherie dura un bon moment, jusqu’à ce, qu’inévitablement,
la lecture, une fois sortie du ghetto de l’entre-soi, cela commence à sentir le roussi …
Alors, dans l’urgence, n’ayant pas même imaginé un
quelconque redéploiement, ils conçurent le dogme de l’infaillibilité
papale ! …
Habituellement, quand on touche le fond, on rebondit, et ce
rebond sera d’autant plus spectaculaire, n’en doutons pas, qu’il se fait
toujours attendre ! …
Leurs actuels remplaçants sur l'estrade, les physiciens, ces nouveaux
intermédiaires entre nos humbles vies et le mystère du cosmos, pour peu que
l’on aille au fond des choses, sont beaucoup plus modestes, beaucoup plus
insécure !
Entre eux ils débattent sans cesse de leurs modèles, de leurs hypothèses, s’en
ouvrent volontiers au "vulgaire" qui souvent n’en a que foutre, car son problème
au vulgaire, n’est pas la vérité, mais la certitude qui permet de s’acheminer
cahin-caha vers le moment venu de toutes les incertitudes ! …
Au fond, les théologiens n'eurent-ils pas raison d’en profiter car, si, au prix d’un inutile bain de sang, d'inutiles espoirs, nous changeâmes d’élites, nous persistons
dans notre besoin fondamental : ne
plus se poser de questions, et pour cela, s’en remettre aveuglément à ceux qui
prétendent détenir des solutions ? …
Le nouveau credo est écrit en langue vulgaire, ne s’adresse
plus au dieu inconnu, mais, tout aussi magique, quoique plus pragmatique,
valide l’achat d’un yaourt propice au transit intestinal : "c’est
scientifiquement prouvé !"