L’arbre de vie, l’arbre de la connaissance, et l’arbre mort !
A ces trois-là, il faudrait ajouter l’arbre de Bodhi, le figuier sous lequel Gautama atteignit l’éveil, l’état de Bouddha, auquel Jésus fit une allusion discrète, peu de temps avant d’être crucifié sur l’arbre mort ! …
Avertissement
A vous qui êtes déstabilisés par cette entrée en matière,
et s’il vous plait de penser que vous descendez du singe, ce qui, à tout
prendre est paradoxalement plus valorisant que d’être le résultat de ce qui
nous fut longtemps présenté comme une chute, mon intention n’est pas de scier
la branche basse sur laquelle la marée positiviste vous a abandonné …
Chacun a bien le droit de choisir l’endroit idéal d’où il
pourra exercer son point de vue, n’avons-nous pas toutes nos vies pour en
changer ? …
Je n’ai pas non plus l’intention de refaire le récit de
la Genèse, d’autres l’ont fait tellement mieux que je ne saurais le faire, tel
Emile Bock, incarnation d’une rencontre improbable mais féconde entre la rigueur
protestante et l’amplitude de l’investigation spirituelle …*
Je ne m’attarderai qu’à deux énigmes susceptibles d’éclairer ce qui nous tint lieu de vérité pendant de très nombreux siècles, enterrée hier sous les ricanements, dans le cimetière jamais fleuri des mythes ...
La première, troublante, passée sous silence gêné, par
ceux qui avaient pourtant le devoir de nous initier au mystère ; la
deuxième, inexplicable, oubliée depuis peu, depuis que la foi ou les arguments
d’autorité ne font plus autorité …
*
* *
De l’arbre de Bodhi à l’arbre mort !
La scène, surréaliste, se passe peu avant la crucifixion :
en route pour Jérusalem, entouré des siens, Jésus se dirige soudainement vers
un figuier …
Pour ajouter à leur stupeur, au moins à la nôtre, il ne
tarde pas à le maudire, au prétexte qu’il ne porterait pas de fruits …
A cet endroit, nous sommes "hors-saison", précise l’évangile, qui n’en dit pas plus ! …
Quand je concède le qualificatif "surréaliste" à notre
anachronisme inquisiteur, c’est que je sais tout le poids de notre atavisme
culturel, que dis-je, de nos réflexes, de nos jugements à l’emporte-pièce …
Certes, on ne saurait trop désormais exécrer l'inquisition, ses exactions
contre les cathares, Giordano Bruno, Galilée ... mais qui viendra nous désapprendre à juger lorsqu’il s’agit de comprendre ? …
Si, abandonnant notre superbe ignorance, nous pouvions, petites
souris, assister au spectacle d’un monde en pleine mutation, comme il en est
actuellement du nôtre, nous saurions rétrospectivement que le langage des évangiles, témoin de
cette autre époque de chavirement, est tour à tour, sans prévenir : mythique, imagé, symbolique, et,
à l’occasion - nous annonçant - conceptuel ! …
En l’occurrence, cette admonestation du figuier, symbole
occulte de l’Homme tel qu’il ne se voyait déjà plus, évocation végétale de l’arbre
de la connaissance, constitue un des grands moments de l’anthropologie en ce
qu’elle signifie que l’expérience mystique du Bouddha n’aura plus lieu, à tout
le moins pas par ce mode …
Ces initiés que nous appelons "les évangélistes" savaient cela,
mais apparemment ne savaient pas que nous n’en saurions plus rien, disculpés par
conséquent de leur oubli de notes explicatives en bas de page …**
Les évangiles ne sont pas des essais, encore moins des biographies, il s'agit d'un savoir qui ne doit rien à l'entendement, à l'actualité ordinaire, ce qu'il nous est actuellement si difficile d'entendre ! ...
Il ne s'agit pas plus de récits reconstitués selon le ouï-dire, mais de visions en esprit des différentes péripéties qui devaient advenir ...
Comment pourrions-nous l'admettre ?
Le temps n'est pas venu, mais le nôtre est celui de tenter de comprendre ! ...
Dans un premier temps, fugace il est vrai, nous pourrions
aller jusqu’à plaindre ce pauvre figuier, pour nous tourner immédiatement vers "la folie soudaine" de son procureur improvisé, rapportée qui plus est, à la fin d’un récit
qui laisse pour le moins à désirer sous le regard intransigeant de notre "bon sens" !
Sur ce point, comme sur d’autres qui contribuèrent à
discréditer les évangiles, les théologiens, lorsqu’ils ne bricolèrent pas à la
hâte une explication stupide, furent absents, ou dans le déni, ce qui
revient au même, si ce n’est qu’ils remettent alors en cause les capacités
intellectuelles ou la probité de ceux qui canonisèrent les évangiles …
Il leur fallait choisir, mais leur choix était déjà fait qui visait à garder le pouvoir coûte que coûte, le message du Christ dut-il être occulté ! ...
Il faut bien s’en faire une raison, ce n’est donc pas de ce côté
que l’on trouvera une explication, mais, comme tout vient à point à qui sait
attendre, dans la Bhagavad-gita, ce poème merveilleux longtemps ignoré de
l’occident et qui nous donne à voir un monde qui n’existe plus mais où nous étions
déjà ! …
Krishna enseigne à son élève Arjuna, guerrier malgré lui, et
qui nous annonce, ce que voyaient les hommes avant qu’ils ne soient condamnés à
ne plus voir que le peu que leurs yeux de chair, ces "tueurs de lumière", peut entrevoir
…***
Selon leur vue en esprit qui faisait fi de l’obstacle de la chair,
cette apparence fugace, cette illusion dont parlait encore Platon, l’Homme
subtil, est semblable à un arbre inversé, racines au ciel, ramassées dans le cerveau, d’où partent les impulsions nerveuses qui donnent le branle à nos membres,
explorateurs de Gaïa avant de la façonner, en surface, à tout le moins …
Le figuier, autrement dit, l’arbre de Bodhi, suggère par son
exceptionnelle configuration, cet arbre inversé que contient secrètement chaque
homme …
Par la bouche de Jésus, Christos tente de révéler aux hommes
le sens de l’évolution : depuis l’éveil du Bouddha, cet accès au monde
spirituel s’est progressivement refermé, en tout premier lieu pour les exilés de
l’occident, comme nous avait si bien décrits Sohrawardi, le platonicien de Perse …
Il ne pourra se faire désormais qu’en pleine conscience, et
donc en toute liberté, lorsque l’un ou l’autre décidera de tourner son regard
vers le mystère qui se déroula sur l’arbre mort, sur la croix …
De l’arbre de vie à l’arbre de la connaissance
Il faut croire que ceux qui ne tardèrent pas à s'interposer entre les premiers chrétiens et le mystère du Golgotha, ne jugèrent pas utile, contrairement à Krishna, de leur parler de l’évolution psychique de l’Homme, des temps enfuis et des temps à venir, et partant, de la véritable raison de l’incarnation de Christos à ce moment de l’histoire, à cet endroit de Gaïa …****
Le silence gêné sur ce passage, comme sur bien d’autres, tout
aussi essentiels, témoigne, soit d’une incompétence crasse, soit d’une
rétention d’un savoir occulte qui, comme aux temps archaïques de l’archétypique Anax
grec de Mycènes, prêtre-roi, interface entre les dieux et les hommes, jusqu'aux pharisiens attardés, vous valait le
pouvoir …
Mais, empressons-nous d’oublier les explications
embrouillées et tardives de ces générations d’imposteurs qui surent longtemps se
faire respecter par l’incessant rappel à la foi et, si d’aventure cela ne
suffisait pas, par leurs accusations qui valaient jugement …
Pour revenir à cet aspect "végétal" de l’Homme primordial, il ne s’agit pas là d’images propres à traduire des concepts, ceux-ci étant
absents des visions clairvoyantes comme des représentations de l’humanité de ce
temps-là …
C’est la raison pour laquelle, ne les comprenant pas, nous
les avons rejetées, au moins dès que la main de fer de l’Eglise desserra son
étreinte, soumise, à son tour, à la contrainte qu’exercèrent les nouveaux
inquisiteurs en herbe …
Et Dieu sait si aujourd’hui elle pousse, sur le fertile terreau des réseaux, quitte à devenir
folle ! …
Flash-back
Dans le récit de la Genèse, le regard rétrospectif,
clairvoyant, de Moïse, se porte sur un moment précis de la vie du cosmos où
l’on découvre cette scène étrange d’Adam et Eve, honteux de leur toute nouvelle
nudité, après, est-il dit, "avoir mangé un fruit de l’arbre de la connaissance"! …
Comprenne qui pourra !
Pour que nos prédécesseurs pendant des siècles, adhèrent à
cette fantaisie, il fallait assurément que l’emprise de l’Eglise soit telle,
qu’elle serait qualifiée de viol psychique par nos tribunaux, à moins que … à
moins que la plupart de nos aïeux, tout bien considéré, à commencer par ce que
nous ne saurions considérer, aient été consentants, ce que notre actuel psychisme
a du mal à se représenter, ignorant de ses propres croyances …
Alors, c’est en raisonnant comme il est désormais de mise que
nous allons examiner ce passage sur lequel ceux qui nous précédèrent firent un
trait, préférant l’ascension plus gratifiante, ascensionnelle, qui mène du
singe à l’Homme, que ce qui nous fut présenté comme une "chute" par Moïse, en
raison - il s’agirait là-aussi de contextualiser - de la vision qu’il en eut …
Genèse cosmique et répétition microcosmique …
Pour qui s’intéresse au télescopage des savoirs et des
représentations, hier sporadique, désormais incessant, l’actuelle cosmologie,
pour peu qu’on veuille bien la confronter à des récits vilipendés, rejetés, rapidement
oubliés, peut nous servir de nouvelle grille de lecture de ces textes qui
avaient résisté aux siècles mais pas bien longtemps à leur mise sur le grill …
Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de trouver des
preuves, comme ces enfants du marketing qui ont trouvé là un bon moyen de faire
du fric sur l’angoisse existentielle de leurs contemporains …
En un mot, ceux qui prétendent les détenir, n’ont rien
compris au nécessaire mystère de la chose en soi, à la lente évolution de
l’humanité, mais tout à celle exponentielle de leur compte en banque ! …
D’ailleurs, si l’on écarte leur puérile et moderne prévarication,
et s’il y avait réellement des preuves, que pourrions-nous bien en faire ?
Qu’en serait-il alors de notre liberté ? Et partant, de notre
évolution ?
Cela étant, l’évolution de notre psychisme aidant, personne
ne peut plus se contenter de la seule foi, nécessaire en son temps, comme des
arguments d’autorité qui l’ont squattée de manière éhontée, pas plus d’ailleurs
dans le domaine spirituel que dans le domaine sociétal, politique en
somme ! …
Cela se voit bien en creux dans la désertion quasi
synchronique des églises et des urnes ! …
L’astrophysique, l’astronomie, et celle qui veille au
grain, la physique quantique, font part, à qui veut bien l’entendre, de
conclusions, certes provisoires, mais qui peuvent nous servir de nouvel
éclairage en vue de remettre sur l’ouvrage ces récits que la science autosatisfaite
qui les précéda avait disqualifiés …
N’avait-elle pas proclamé, celle-là, urbi et orbi,
qu’elle avait tout compris, qu’en dehors d’elle, point de salut, jusqu’à ce
qu’en son sein, curieuse récapitulation de notre atavisme, de nouvelles églises
se créent, s’excluent mutuellement …
Que nous dit l’astronomie ?
Tout d’abord, même si elle admet pouvoir se tromper sur tel ou
tel aspect, "Chaque théorie est locale!" suggérait le regretté Claude Aslangul, elle campe un décor beaucoup plus large que celui qui résulte de la vision
rétrospective de Moïse concernant nos deux tourtereaux. *****
Celle-ci porte sur un point précis et très tardif de
l’évolution cosmique.
Pour le dire autrement, les différentes révélations ne
portent pas toutes sur cette origine nombriliste qui obsède l’occident;
en témoigne le Rig Veda, cette autre révélation, qui nous parle de l’Un primordial,
sans trop se préoccuper de décrire le multiple qui s’en suit, préférant focaliser
tout à la fois sur son entrée dans le temps, dans ce pluriel qui prit tout son
temps pour se morceler en une infinité d’egos ! …
Si l’on ramène le modèle standard, provisoirement chiffré à près
de quatorze milliards d’années, à l’échelle d’une journée, la honte d’Adam et
Eve n’intervient qu’à la toute dernière heure, entre onze heure et minuit donc,
où, vous en conviendrez, il n’est pas inhabituel de se balader nu, au moins lorsque
nous nous sentons chez nous, ce qui n’était peut-être pas le sentiment premier de
nos deux ingénus !…
Remarquons au passage que nos paléontologues distingués - si
l’on excepte leur addiction au matérialisme le plus vulgaire - déduisent, d’os
en os exhumés, ou généreusement restitués par un sol qui s’amuse de leur
errance, la présence du tout premier de notre engeance …
Dans leur course à l’échalotte, ils prennent tous les risques :
Ainsi Yves Coppens, hier adulé,
désormais oublié ! … Pour quelques millions
d’années, c’est mesquin me direz-vous ! …
Exit donc Lucy, voici Toumaï, sept millions d’années au
compteur, enfant pour autant de la dernière heure, même si celle-ci dure une
éternité, tout est relatif ! …
Dans notre changement d’échelle, une heure, fut-elle la
dernière, compte six cent millions d’années !…
Retour sur image : la lumière, la matière et la densité !
Au début était Chaos !
C’est du moins ce que les anciens Grecs avaient vu !
Tout "conte" fait, notre cosmologie ne dit pas autre chose, mais
avec d’autres mots, jugez-en plutôt !
Pendant les 380 000 ans qui suivent "l’onomatopée primordiale",
les particules élémentaires et la lumière se disputent un espace surpeuplé,
moins exigu certes que celui de cette singularité initiale si singulière, mais où
nul ne peut pour autant prétendre à un seul instant de repos, ne serait-ce que le
temps d’envisager un début d’organisation ! …
Du chaos à la danse, il y a un pas, encore faut-il l’apprendre
!
Conclusion provisoire : Chaos, répudié par nos actuelles
représentations, décontaminé de notre anthropomorphisme, fut rebaptisé plasma,
afin que nul ne soit jamais plus tenté de le diviniser ! … sauf s’il nous
apporte l’oubli et nous apaise tous les soirs à 20H30’ ! …
C’est alors que la lumière parvient à s’échapper, emportant
avec elle ce surcroît d’agitation qui permet à ce que l’on appelle la matière
de s’organiser, de se structurer et, d’atomes en molécules, et plus encore si affinités,
enivrée par sa propension à la complexité, d’envisager une créature qui
pourrait faire une halte, se poser un instant, mettre de l’ordre dans ses
souvenirs, interroger ses origines, bref, lui servir de miroir …
Soit ! … je vous l’accorde, nos physiciens, enfants nés
sous X, héritiers du couple dysfonctionnel de l’Eglise et des Lumières, qui
s’entendait a minima à expulser l’esprit de la nature, ne parlent pas comme ça !
Il n’empêche, la fête bat toujours son plein, les lampions
ne sont pas éteints, et la danse endiablée de la lumière et de la matière se
fait toujours plus frénétique ! …
*
* *
Quand donc, l’heure fut venue, la lumière se retira de
l’étreinte stérile, laissant le soin à l’univers de se former …
Les physiciens, qui connaissent apparemment mieux la
structure intime de la matière que celle des mots bavards sous cape, nomment ce
moment décisif : le découplage ! …
Les Grecs, à l’époque où leur relation au mystère du
monde était encore non conceptuelle, avaient assisté en esprit à la
rétrospection d’une répétition tardive et locale de ce drame initial, notre
système solaire en l’occurrence !
On y voyait Chronos, encore dans le ventre de Gaïa, émasculer son géniteur
Ouranos, "le ciel", à l’instigation de sa mère qui n’en pouvait mais de ses assauts
incessants, interrompant ainsi ce coït non interruptus, le flux de sperme continu, "bombardement cosmique", qui interdisait toute sortie aux titans, empêchait la vie de s’organiser ... acte cosmique commis à l’aide d’une serpe remise
par Gaïa, nous dit le mythe, "croissant de lune" suggère le symbole, remake du
découplage initial …
Vous trouvez tout cela ridicule !
Pourtant nos rêves ne seraient-ils pas tout ce qu’il nous
reste de cette antique relation au monde que nous appelons les mythes, quand le
monde spirituel, libéré de notre bruyant cogito diurne, tente maladroitement de se
faire comprendre à l’aide d’images tirées de notre monde sensible …
Pour en revenir à l’autre pomme ! …
Beaucoup plus tard, le sixième jour de la Genèse, nous
est-il dit, ou, en toute fin de cette vingt-quatrième heure extrapolée qui nous parle davantage, la lumière réitère cet auto-escamotage, ce sacrifice, laissant Adam
à lui-même, entre deux eaux, entre la science infuse qui ne se sait pas, et
l’ignorance la plus crasse qui aura, un jour à venir, le mérite de ne point
s’ignorer, lui permettant ainsi de prendre son envol, si l’on peut dire, car ce
qui pourrait apparaître comme un antique sobriquet signifie littéralement "l’Homme fait de boue", l’Homme terrestre !…******
Le temps passe vite, de plus en plus vite, et il y a belle
lurette que nous avons oublié le mythe d’Adam !
Ce n’est pas le plus grave, c’était écrit !
Car, oubliant que ce sobriquet chaldéen signifie "l’Homme
terrestre", on avait oublié le principal, l’ancestral, celui qui le précéda dans
l’astral, "l’Homme céleste" !
Le principal responsable de cette omerta près de deux fois
millénaire, c’est la mafia romaine, salmigondis de militaires reconvertis, d'initiés désorientés, et autres surfeurs sur vaguelettes de la doxa, qui, sous couvert d’un
savoir factice, usurpa le nom sacré de théologie …
Forts de la vision douloureuse de Moïse, oubliant que la
rétrospection, cet accès au monde spirituel ne se termine pas toujours de la
même manière, selon l’état psychique de celui qui y est admis, ils résumèrent
la saga de notre ancêtre à une désobéissance qui expliquait notre actuelle et
misérable condition, imposait, contre ce qu’annonça celui qu’ils prétendaient
défendre, leur intermédiation ! …
Ignorant volontairement la Révolution Christique, la foulant
aux pieds, ils sont les hommes de la réaction, les continuateurs à contre-temps
de tous les rois-prêtres de la haute antiquité, de Mycènes et d’ailleurs, des sadducéens,
des pharisiens, imposteurs accrochés à leurs privilèges, peu soucieux
d’installer un rapport direct entre ce nouvel apparu à la surface de Gaïa qu’est
l’individu et Celui qui en prit le risque …
Les continuateurs de cette représentation létale pour nos
représentations, sont les physiciens matérialistes qui, il y a peu, nous épargnèrent, l’épreuve de la boue, certes, mais pour le statut apparemment plus enviable de
poussières d’étoiles, mettant ainsi sous le tapis tout ce qu’est l’Homme dont
ils ne veulent plus rien savoir en dehors de cet agrégat improbable dont, de temps à autre, surgit un danseur étoile !…
*
* *
Je vous entend d'ici me rétorquer : "A défaut de l'admettre, nous avons bien compris le parallèle que vous fîtes entre l'arbre de Bodhi et l'arbre mort, mais quid des deux premiers" ?
Et de continuer : "Si nous voyons bien qu'un arbre exprime toute la mystérieuse force de la vie, comment pourrait-il contribuer à notre connaissance, une fois mort, si ce n'est la mémoire qu'il conserve des variations climatiques en ses cercles intimes" ?
C'est qu'il s'agit, ami courageux, puisque tu es toujours là ! ... de passer de l'extrapolation, purement intellectuelle et qui nous honore, à l'image qui laissa progressivement la place sous nos crânes à la pensée abstraite, conceptuelle ...
Quand, contre toute logique, Jésus se compromit en maudissant un figuier qui ne portait pas de fruits "hors saison", il se mettait délibérément en porte-à-faux avec la raison naissante, mais, ce faisant, il prenait date …
Nous pouvons soupçonner que Christ en lui, affranchi des contraintes de l’espace-temps, rendait ainsi hommage au Bouddha, son prédécesseur dans les cœurs orientaux, sachant que celui-ci ne reviendrait pas, signant ainsi la fin d’une époque où certains hommes, racines au ciel, avaient encore un contact clairvoyant avec le monde spirituel …
Maintenant, si l'on fait l'impasse sur la mémoire des dieux, pour s'occuper de cette mémoire des hommes dont nous n'avons plus mémoire, on peut décider que le galiléen, lui, n’avait pas besoin de cet affranchissement spatio-temporel pour méditer l'antique savoir des vieilles légendes de son peuple ...
Notamment celle-ci : "lorsqu’Adam, déserté par l’arbre de vie, eut gouté au fruit de l’arbre de la connaissance, tout ne s'est pas brutalement interrompu, ses relations avec Gaïa restèrent un temps magiques!" …
S’en suit une longue description de magies dont l'une, pas moins étrange que les autres, peut nous
intéresser ici : "les arbres pouvaient à son seul contact porter des fruits, alors
qu’il n’en était pas l’heure !"
Il serait bien dommage que l’on se quitte sur un haussement d’épaules !
Aussi, pour vous éviter un geste qui ne grandit pas celui qui s’y
adonne, ni spatialement ni intellectuellement, je vous invite à exercer ce qu'il vous reste d'imagination vraie sur ces
vieux savoirs enfouis sous les gravats de la pensée rationnelle …
Les légendes sont bien souvent des mises par écrit de
savoirs oraux très anciens que ceux qui voyaient leur sagesse disparaître, à leur corps
défendant, tant ils méprisaient l’écrit, voulurent bien nous transmettre, au cas
où ! …
Ces capsules temporelles nous sont destinées, oui, à nous, êtres étranges
dotés d'une raison dont nous semblons ignorer la raison, ni surtout qu'elle n'a pas toujours existé, qui avons colonisé Gaïa depuis
près de 2 500 ans, avons déchiffré bien des mystères qui ne faisaient pas mystère; incapables pour autant, ne serait-ce que de d'ouvrir l'une d'entre elles …
Quant à notre rejet pathétique de tout ce que, empêchés par notre indigente logique, nous ne saurions expliquer : légendes, contes, mythes ... mis à la benne sans tri préalable, d'autres que nous, le jour est proche, sauront les recycler, tant leur survie intellectuelle, leur renaissance, pourrait-on dire, dépend de cette énergie non fossile que nous n'avons su raffiner !...
* Pour les amateurs de voyages en terre inconnue, de "reset" culturel, je vous recommande de lire et relire, attentivement, pas à pas, "Histoire des origines", du talentueux Emile Bock, paru chez "iona" en 2004.
** Tout à leur excitation bien légitime de mettre en lumière le mystère de cette incarnation qu’ils attendaient, de maître à élève, depuis si longtemps dans l’ombre de leurs mystères respectifs, les évangélistes n’ont apparemment pas envisagé que ce qui allait de soi pour eux, deviendrait une zone d’ombre pour nous, et qui s’étendrait jusqu’à dissimuler la lumière qu’ils voulaient célébrer …
***Serge Haroche, discret prix Nobel de Physique, décrivit un jour, sans emphase, au détour d’une conversation dans l'écrin du Collège de France, ce meurtre connu depuis des lustres des occultistes, qui ne furent pour autant jamais convoqués sur la scène de crime …
**** L’accès aux évangiles fut interdit au "vulgaire" pendant près de 15 siècles, laissant aux prédicateurs de l’enfer la possibilité d’éructer en chaire, sans que quiconque ne se précipite avec une camisole ... Merci Luther, sur ce point au moins !
***** Y compris la "relativité générale" qui habilla l’espace-temps d’un cadre géométrique, se sentant elle-même bientôt "nue" devant cet univers qui se dérobait, et que les physiciens en deuil, prudes et éplorés, habillèrent de matière noire …
****** Ce qui nous meut, ou nous engourdit, selon que nous en prenons conscience ou non : "Notre docte ignorance", de Socrate en Nicolas de Cues et jusqu’à notre Gabin national !…