Sommes-nous seuls dans l’univers ?

« S'il y avait des civilisations extraterrestres, leurs représentants devraient être déjà chez nous. Où sont-ils donc ? »

Telle fut la question posée, quelques années après Hiroshima, à deux ou trois compères, par le physicien Enrico Fermi, Prix Nobel 1938 !

D’où provient la fuite ? … qui a parlé ? … toujours est-il que cette question fit le tour du monde, et reste, à ce jour, sans réponse …

Ce n’est pourtant pas faute de la chercher, et la mobilisation internationale ne faiblit pas, que ce soit au moyen des spéculations les plus débridées, de la science-fiction, souvent plus proche de la réalité qu’on ne le souhaiterait, et désormais, au travers de nouvelles disciplines comme l’exobiologie, qui ne savent rien de leur objet ou presque, ni même s’il existe ! …

La gamberge humaine ne connaît pas la crise ! …

Avant tout ce branle-bas de combat contre ce qui pourrait être une chimère, la question ainsi posée accéda à la dignité de paradoxe, attribuée qui plus est à Enrico qui, vraisemblablement, n’en demandait pas tant …*

Beaucoup d’encre a coulé à ce sujet et je ne souhaiterais pas ajouter une hypothèse supplémentaire à la cacophonie des avis des uns et des autres …

Par contre, je voudrais juste déplacer le qualificatif de paradoxe à la manière dont la question elle-même est formulée.

En technique de communication il s’agit d’une question fermée, proche de la manipulation, car par ce stratagème, ce goulet d’étranglement, on veut amener, sans le dire, le récepteur à une réponse que l’on a envie d’entendre, voire, c’est plus rare et tout aussi intéressé, à le plonger dans un abîme de perplexité.

Prenons l’exemple des sondages visant à établir la liste des dix personnes les plus sympathiques aux yeux des français.

La question ouverte consisterait à demander à chacune des mille personnes sélectionnées quel personnage elle aime plus particulièrement.

La question fermée propose de choisir l’un ou l’autre dans une liste préétablie dont on sait plus ou moins l’estime dont chacun jouit auprès du grand public, afin de "fabriquer" un classement …

D’après vous : question apparemment ouverte mais en réalité fermée, sachant la progression du soupçon dans nos sociétés : laquelle des deux méthodes est-elle retenue ?

Pour en revenir à ce sujet qui intéresse tout autant la philosophie, la métaphysique que la Nasa, et plus généralement nos représentations, on aurait pu imaginer une question ouverte.

Par exemple, pour ne pas se restreindre à la vie biologique et à l’histoire des civilisations : qu’est-ce que la conscience ? … et partant : une conscience a-t-elle, selon vous, besoin d’un support matériel pour exister ?

En réalité, la question de Fermi, à tout le moins ce que nous en avons fait*, est un indicateur puissant de notre enfermement dans le matérialisme, dans l’anthropocentrisme, en un mot, dans le monde sensible que nous tenons pour la seule réalité !

La preuve en est que l’une des premières recherches sur les exos planètes porte sur des traces d’eau, puisque sans elle, point de vie, de notre point de vue au moins…

Il faudrait là-aussi demander à chacun, de manière ouverte, ce qu’est la vie pour lui, d’attendre la réponse, de respecter le silence, d’honorer l’atermoiement, de respecter la douleur muette … sans céder à la tentation de lui donner à choisir entre la vie ceci ou la vie cela.

Après cette nécessaire décontamination qui passe par la libre représentation de la conscience et de la vie, on pourra alors demander à chacun, sans risquer une totale incompréhension, accompagnée d’un ricanement défensif, ce que lui évoquent ces quelques mots :

« Au pays des sons parfumés, il respirait la lumière ! »

Et, si le cœur vous en dit, de méditer ces quelques mots inhabituellement assemblés !

 

 

 

*une autre hypothèse en effet, moins philosophique, observerait que la question fut posée en toute intimité, à des collègues réputés initiés, trois ans après ce qui deviendra l’affaire Roswell (1947), dont on nous dit qu’elle ne fut ébruitée que trente-trois ans plus tard, pour des raisons difficiles à admettre, mais faciles à comprendre…

Cependant Fermi, qui était dans le « secret des dieux » pour avoir été l’un des artisans de la bombe atomique pendant la guerre, était-il au courant ? Et, en cette hypothèse, voulait-il, par cette question apparemment ingénue, tester une fuite éventuelle auprès de son entourage ? L’hypothèse est tentante, d’autant que, après vérification, Roswell n’est pas très loin des installations de Los Alamos, où fut conçue la première bombe atomique …

En dehors de cette proximité spatiale, existe un problème temporel puisque le crash aurait eu lieu 5 ans après la mise au point de la bombe qui transforma la peau des habitants d’Hiroshima et de Nagasaki en cire molle qui s’égouttait au bout de leurs doigts …

Alors je propose aux créateurs de science-fiction, le scénario suivant, qui repose sur la relativité restreinte : si l’on suppose la très grande vitesse de déplacement de l’OVNI qui mangea la poussière à Roswell, il y eut peut-être un problème de synchronisation avec notre temps qui s’écoulait relativement plus vite qu’ils ne l’avaient imaginé. Réalisant soudain leur retard pour observer ce saut qualitatif de ceux qui s’agitent à la surface de Gaïa, ils auraient accéléré au-delà du raisonnable, martyrisant les performances de leur engin (jamais surmonté d’une tasse à café), et se seraient crashés près du but …

 

 

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