Le jeune homme en robe blanche.

Qui s’en souvient ?

Pourquoi ceux qui devraient entretenir la flamme de son souvenir, se taisent-ils ?

De quoi ont-ils peur ?

Sont-ils dépassés par ce mystère ?

Ou, craindraient-ils qu’il ne fasse plus recette ?

Ou bien encore, ne savent-ils plus rien de Celui dont ils ont hérité ?

Laissons-les donc à leur incurie, laissons-les disparaître un par un, sans descendance, au terme d’un combat qu’ils n’auront pas mené …

Quant à nous, si nous ne pouvons comprendre le mystère des quelques apparitions de cet illustre inconnu, ce n’est pas par manque d’intelligence, mais bien au contraire par ce trop-plein d’intelligence qui nous caractérise !

Il se trouve que ce paradoxe et notre véritable histoire sont intimement intriqués, nés ensemble, liés jusque dans notre oubli ! …

Nous croyions pourtant savoir pas mal de choses sur notre passé, et vous m’opposerez alors Hérodote, Thucydide, et tous ceux de nos contemporains qui, à leur suite, tentent de reconstituer la longue durée, celle qui précéda de plusieurs millénaires la modeste mais décisive enquête que menèrent ces deux précurseurs du Vème siècle avant J.C.

L’objet de ce billet n’est pas de critiquer l’abîme qui sépare le psychisme de nos anthropologues, de celui des hommes qui parcouraient la surface de Gaïa, avant que deux d’entre eux ne s’y intéressent, en fassent toute une histoire, mais d’identifier les moyens qu’il nous reste de reprendre pied sur ce continent perdu *…

Il y a bien la voie des mythes qui en savent plus long sur nous que nous n’en savons sur eux, mais, provisoirement nous ne l’emprunterons pas, sachant que, à défaut de se faire entendre, ils corroborent très largement ce qui va suivre.

Il y a aussi le sens caché du langage qui nous attend au détour des découvertes scientifiques, nous en avons déjà parlé il y a peu, à propos de « l’invention » de notre deuxième cerveau ! …

Mais, tout d’abord, qui est ce mystérieux jeune homme, et quand apparut-il, car il faut bien dire que seule sa discrétion est légendaire ?

Dans toute l’histoire de l’occident, il n’apparut qu’à trois reprises …

Qui plus est très rapprochées !

La toute première apparition, scène étrange, se passe à la toute fin de l’un de ces quatre points de vue occultes sur le mystère du Golgotha que sont les évangiles, il s’agit de celui selon Marc.

Était-ce insuffisant pour que nos clercs daignent tirer la quintessence de ce phénomène, il est vrai, à première vue inexplicable ? 

Revenons à ce qui est écrit : après la fuite des disciples au mont des oliviers, d’abord dans le sommeil, puis dans une course éperdue qui marque l’échec de l’ambition de Jésus-Christ et laisse l’homme Jésus tragiquement seul, il est le seul à suivre le prévenu, pour un temps encore, et finalement échappe aux mains des sbires, interloqués par cette présence fugitive.

Ce n’est pas par hasard que pour la deuxième fois, dans la tombe ouverte à tous les vents, il apparaît à trois femmes …

Pourquoi en priorité à cette manière d’être au monde ? … notre savoir a vraisemblablement d’autres chats à fouetter !

Ceux des premières loges, qui pour autant n’avaient rien compris, s’étaient enfuis et n’avaient donc rien vu du procès et de la crucifixion, sont les mêmes qui répandirent la bonne nouvelle !

Cherchez l’erreur !

Il est alors précisé que le jeune homme en robe blanche leur apparut en esprit et leur donna les clés du mystère du Golgotha auquel, prisonniers de leur présente incarnation, ils ne pouvaient accéder …

A ce mystère en répond un autre, celui de Saul de Tarse, pourfendeur des premiers chrétiens, devenu de l’avis de tous, le principal artisan du développement du christianisme, qui pourtant n’avait rien vu lui non plus, ou plutôt voyait ce début de secte d’un très mauvais œil, mais à qui il fut parlé en esprit sans prendre le chemin de son intelligence aiguisée ...

Il sut pourtant respecter son interlocuteur, au point d'y consacrer sa vie.

 

 

*pour tenter d’accéder à ce monde dont nous n’avons plus la moindre idée, deux mémoires nous attendent, pour peu que nous ayons l’idée de solliciter leurs passeurs qualifiés : c’est le monde imaginal des platoniciens de Perse, ce monde qui n’a rien d’imaginaire et que certains de ces philosophes mystiques, ont, à l’exemple de Plotin, expérimenté ; et les mémoires akashiques, sollicitées par Homère ou Pindare au début de cette transe rythmique dont nous avons souvenir, pour la plus célèbre, sous le nom d'Odyssée, lorsqu’après de rudes entraînements dont nous n’avons plus la moindre idée, ils leur fallait se rendre présents au passé.

Le premier passeur est Henri Corbin, né au ciel il y a peu, et qui consacra sa vie à ces penseurs de l’Islam qui surent faire fructifier une perle abandonnée par l’occident, refermé depuis lors comme une huitre sur son ombre portée, sur sa peur du qu’en dira-t-on ! …

Le second, Rudolph Steiner, est désormais connu en France pour la biodynamie en plein essor, un peu moins pour les produits Weleda, et pour finir, très peu pour son investigation spirituelle propre à redonner les couleurs de la vie aux évangiles, répudiés par notre intelligence comme par la couardise de ceux qui ont la charge de les défendre …

Pour ceux qui ont besoin d’être rassurés lorsqu’est évoqué cet univers étrange de l’investigation spirituelle, ce que je peux comprendre, étant moi-même en proie à ce doute qui ne me laisse pas de répit, je n’évoquerai qu’un seul exemple (d’autres, qui pour être probants, mais moins déstabilisants, furent déjà donnés) … exemple donc, démontrant l’étrange pertinence de ce moyen de connaître qui ne fait appel, ni à notre intelligence ni à la science matérialiste : lors d’une conférence tenue à Norrköping en Suède, le 16 juillet 1914, intitulée «  Le Christ et l’âme humaine », Rudolf Steiner évoque ce monde dans lequel nous vivons, sans savoir jamais que pour vivre, pour être conscient, à chaque instant nous donnons la mort …

Ne parlons pas de notre nourriture, les écolos se sont à juste titre emparés du dossier ; de l’air que nous expirons, devenu létal (le moment venu, les instituteurs ouvrent les fenêtres), tout cela nous le savons plus ou moins, mais plus encore, il ajoute à l’époque, que notre vue, que notre conscience, proviennent de ce que notre œil tue la lumière !

Cela, c’est un peu plus difficile à concevoir !

Un siècle plus tard, Serge Haroche, Médaille d’or du CNRS, Prix Nobel de physique quantique en 2012, confirme ce meurtre sans préméditation - au moins à notre niveau ! … sans savoir que cela fut vu en esprit, avant d’être théorisé et constaté par l’expérience ! …

 

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