Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point !
Au XIXème siècle, on vous aurait enfermé pour moins que ça ! A la rigueur, dans ses dernières décennies, si l’on avait voulu plaider la cause du possédé, on aurait pu dire qu’il avait eu vent de la terrible nouvelle, de cette mort thermique de l’univers, annoncée froidement - pourrait-on dire ! - à tout le moins sans tambours ni trompettes de l’apocalypse, par la toute jeune thermodynamique. Bien entendu, il ne s’agissait là que d’une fragile hypothèse, et l’on était en droit de se demander comment ce fou avait bien pu avoir accès à cette information qui brûlait déjà les doigts de ceux qui étaient peut-être allés plus vite que la musique … Quoi qu’il en soit, si son unique prémisse était discutable, sa conclusion signait son arrêt de mort, relevant, à n’en pas douter, de la psychiatrie lourde. * * * Oyez, oyez, braves gens, la ville est calme, les feux sont éteints, dormez en paix ! Le couvre-feu moyenâgeux se réinvite ac...