Pour être spectaculaires, les découvertes scientifiques récentes ne sont-elles que des réminiscences ?

Si l'on considère vraiment ce qu'il nous reste de la pensée de ceux qui nous précédèrent sur cette planète, il est tentant d'en arriver à cette conclusion.

De nombreux exemples en seront fournis ici, déstabilisants, déroutants, désarmants ... mais les choses sont un peu plus subtiles que cela, car un bond considérable eut lieu entre le sage du passé et le chercheur actuel.

Ce bond évolutif est en étroite relation avec l'Homme, entité en passe d'être singulière, et qui se construit, lentement souvent, recule parfois, mais c'est pour mieux sauter, en vue toujours de sa prochaine liberté !...

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-          La plupart des gens passent à côté, mais pour qui s’y intéresse de près, nous vivons une période exaltante !

-          Exaltante par rapport à quoi ?

-          Eh bien, au passé, ne vois-tu pas l’accélération foudroyante des découvertes, des connaissances ?

-          Précisément, c’est peut-être que cela va trop vite, ou bien …

-          Ou bien ?

-          Ou bien que cela va de soi ! …

-          Il faudrait savoir, ce que tu dis est paradoxal !

-          Pas tant que ça, dans les deux cas, tout se passe en dehors de nous …

-          Si « cela va de soi ! » c’est que c’est simple à comprendre …

-          Idéalement oui, mais la plupart du temps, la sentence est négligemment lâchée par celui qui n’a rien compris !

-          Décidément, tu es aujourd’hui d’humeur contradictoire, mais tout bien réfléchi, tu as raison, souvent, pour ne pas perdre la face, l’on fait semblant ! … Le pire, c’est lorsque l’on ne fait pas semblant !

-          Que veux-tu dire ?

-          La quasi-totalité des chercheurs s’imaginent, quand ils trouvent, qu’ils sont à l’origine d’un happening dans l’histoire de l’humanité …

-          A leur décharge, tout ce que nous amène la physique quantique, constitue une grande première dans l’évolution de la pensée !

-          En es-tu bien sûr ?

-          Ecoute … jusqu’à ce jour, j’avais pris plaisir à converser avec toi, mais là je dois dire que le doute m’envahit …

-          C’est bien normal !

-          Comment ça, c’est bien normal !

-          Ta conception de l’histoire est linéaire, l’évolution suit une courbe qui s’emballe depuis peu, au point qu’on pourrait la qualifier désormais « d’exponentielle » …

-          Qui pourrait dire le contraire ?

-          Personne, mais on peut voir les choses différemment …

-          Alors, tu vas m’expliquer …

-          Comme je constate que tu es passé du rejet au désir, je vais de ce pas m’exécuter …

-          C’est un peu ampoulé, non ?

-          C’était juste pour détendre l’atmosphère avant de commencer un jeu …

-          Je ne sais pas à quoi tu joues, mais comme je n’ai pas de rendez-vous dans l’heure qui vient, je suis ton homme ! …

-          Voilà, le principe est simple : je vais te citer une pensée et te demander de l’attribuer à un auteur probable …

-          Ça, c’est très excitant !

-          Commençons : « On ne peut saisir deux fois dans le même état un être mortel, des changements vifs et rapides en dispersent les éléments, puis les réunissent à nouveau, ou plutôt, ce n’est pas à nouveau, ni plus tard, c’est simultanément qu’il se constitue et se défait, apparaît et disparaît … »

-          Alors, si tu démarres par une moindre difficulté, je dirais, Schrödinger … à moins que ce ne soit Niels Bohr ? … à tout le moins l’un des pères fondateurs de la physique quantique …

-          C’est ton dernier mot ?

-          C’est mon dernier mot Jean-Pierre !

-          Bon, je vois que tu prends ça à la déconnade, mais tu as raison, il vaut mieux commencer décontract …

-          Pourquoi ?

-          Ecoute bien : cette observation n’est pas de l’un des pères fondateurs de la physique quantique, mais de Plutarque, il y a près de deux mille ans …

-          Invention ! pure invention !

-          Oui, mais pas celle que tu crois, car cela fut écrit !

-          Tu me donneras les références !

-          Bien sûr, de suite : le texte se nomme : « Du E à Delphes »

-          Soit ! je l’ignorais, mais, comment a-t-il pu « observer » ce phénomène à l’époque ? … c’est impossible !

-          Tu as mille fois raison de te poser la question, il nous faudra y revenir …

-          Oui, volontiers car il faudra m’expliquer comment il a fait pour décrire un phénomène que personne ne peut voir à l’œil nu …

-          Peut-être que notre œil n’est pas admis à certains spectacles ? … mais, si tu veux bien, voilà une autre citation : « le soleil ne tourne pas autour d’une terre immobile, c’est la terre qui tourne autour du soleil ainsi que sur elle-même … »

-          Là, tu me prends pour un benêt, c’est bien évidemment de Copernic !

-          Non !

-          Kepler ?

-          Non !

-          Galilée alors !

-          Non plus, c’est d’Aristarque de Samos, près de dix-huit siècles avant que Copernic ne reprenne le flambeau, si j’ose dire !

-          Comment a-t-il fait ?

-          Comme Copernic, il a trouvé cela en lui, car les mathématiques et la géométrie ne se donnent pas à voir dans la nature, même si cette dernière semble acquiescer à ces règles venues de nulle part, si ce n’est de la créativité humaine …

-          Tu avais préparé ton coup, mais je ne me laisse pas abattre comme un perdreau de l’année, allez, une dernière question afin que je puisse me rattraper … non mais sans blague, il n’y a pas de raison ! …

-          « Le chemin courbe et le chemin droit sont une seule et même chose ! »

-          D’accord, je voulais me rattraper, faire bonne figure, mais point n’était besoin de faire aussi facile ! …

-          Je t’écoute !

-          Einstein, évidemment, la relativité qui courbe l’espace-temps … la lune qui va en ligne droite mais suit l’inclinaison du tissu de l’espace-temps due à la masse de la Terre ! …

-          Ça c’est ce qu’il y a au bout des équations, mais la phrase que je t’ai citée fait partie des fragments d’un livre qu’Héraclite avait déposé au temple d’Artémis à l’attention des initiés …

-          Je suppose que tu as vérifié tes sources …

-          Si c’est ta manière de temporiser avant de reconnaître ta défaite ! …

-          En quoi suis-je défait ? il aurait suffi de trois questions ?

-          Mon propos n’était pas de te mettre à mal, alors, si tu veux te refaire, voici une ultime pensée : « la notion d’atomes est très insuffisante dès lors qu’il s’agit d’expliquer la complexité de la matière, il nous faut donc recourir à des arrangements géométriques, à des formes différentes, selon que nous avons affaire à un solide, ou à un liquide, un gaz, etc. ! ... »

-          Je reconnais-là ta courtoisie, c’est facile ! il s’agit vraisemblablement d’Eisenberg !

-          Non, c’est la découverte récente d’une équipe internationale composée de mathématiciens, de physiciens et de géologues …

-          Bon, je n’étais pas loin !

-          Sauf que ce principe est énoncé dans le Timée de Platon, à leur plus grand étonnement …

-          Soit, tu as bien préparé ton coup, mais où veux tu en venir ?

-          D’après toi ?

-          Dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, que l’histoire bégaie, que nous n’avons rien inventé, que sais-je encore ? …

-          Rien de tout cela, bien au contraire !

-          C’est toi qui deviens paradoxal !

-          Je voulais simplement te dire que ce qui fut vu, désormais nous le pensons !

-          Cela ne fait pas de différence quant au résultat !

-          Non, tu as mille fois raison, mais pour l’homme si !

-           Dis-moi laquelle ?

-          Ce que les initiés ont vu en esprit, c’est assurément le cas d’Héraclite, de Platon et de Plutarque, vraisemblablement d’Aristarque, mystères qu’ils traduisirent en concepts, mirent en mots, tant bien que mal, nos chercheurs désormais le conçoivent …

-          Je ne vois pas très bien la différence ?

-          Elle est essentielle !

-          Dis-moi !

-          L’époque des anciens se battait encore avec l’image, cette insistante relation au monde, avec le mythe aussi, son incontournable mise en forme … seuls les initiés avaient accès aux mystères de l’univers sous une autre forme qu’il s’agissait de traduire pour un petit nombre d’élus, alors que la pensée conceptuelle, celle qui nous semble si naturelle, faisait largement défaut à leurs contemporains …

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